Crise d’Amhara : l’autre front thiopien risques d’escalade

Un état d’urgence de six mois a été instauré dans cette région située dans le septentrion par le gouvernement fédéral, suite à une envolée de combats entre l’armée et les milices.

Au début de ce mois d’août, le gouvernement fédéral éthiopien a déclaré l’état d’urgence de six mois dans la région d’Amhara située au septentrion. Les affrontements entre l’armée et les combattants locaux amhara connus sous le nom de milices Fano se multipliaient et le Premier ministre Abiy Ahmed s’était exprimé à ce sujet, estimant que l’instauration de l’état d’urgence était impérative, car la situation devenait d’après lui, « difficilement contrôlable ». La décision était d’autant plus nécessaire que l’ordre constitutionnel et la paix étaient menacés d’après d’autres observateurs politiques. De leur côté, les autorités régionales amhara avaient appelé le gouvernement fédéral à prendre des mesures pour restaurer la sécurité. Car les combats créaient une dangereuse montée de la brutalité. 
Selon le décret du gouvernement fédéral, les rassemblements de rue sont interdits et quiconque enfreindrait les restrictions risquait « trois à dix ans de prison ». Le couvre-feu est également instauré pour faciliter les contrôles, les fouilles et éventuellement des arrestations, le cas échéant. Le service de communication du gouvernement a plus tard précisé que les mesures étaient en vigueur dans l’Amhara « pour six mois » et qu’elles pourraient être étendues au niveau national, face à toute situation ou mouvement qui aggraverait le problème sécuritaire ».
L’escalade de violence d’Amhara vient menacer le fragile équilibre dans le Nord de l’Ethiopie, neuf mois à peine après la fin d’un conflit dans la région voisine du Tigré, qui a aussi impliqué des combattants de l’Amhara. En effet, l’armée et les milices Fano avaient été alliées durant les deux années de guerre au Tigré, entre novembre 2020 et novembre 2022. Les « forces spéciales » amhara, épaulées par les milices Fano, avaient apporté une aide cruciale à l’armée fédérale durant ces années de conflit contre les autorités dissidentes de la région du Tigré.
A Amhara, les tensions ont débuté après l’annonce par le gouvernement en mi-avril de de démanteler les « forces spéciales », des unités paramilitaires créées par les États régionaux depuis une quinzaine d’années. En effet, un accord de paix a été signé en novembre 2022, mais le texte fâche une large partie de...

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