« Nous sommes dans une phase d’éradication de manipulation des espèces »

Dr. Achile Basahag, directeur de la comptabilité publique au ministère des Finances.

Le ministre des Finances a récemment lancé une campagne de vulgarisation de la plateforme Tresor Pay. De quoi s’agit-il concrètement ?
Trésor Pay est une plateforme de paiement en ligne des prestations exécutées par les départements ministériels. Nous en avons plusieurs. Aujourd’hui, tous les départements ministériels produisent des recettes. Par exemple, au niveau du ministère des Domaines, du Cadastre et des Affaires foncières (Mindcaf), il y a des frais à payer pour obtenir son titre foncier, un certificat de propriété, etc. Jusqu’à lors, les paiements sont effectués en cash. Cette pratique comporte beaucoup de risques de déperdition. Il fallait donc optimiser tout cela. C’est pour cette raison que cette plateforme a été mise en place.

En quoi cette plateforme diffère-t-elle des autres plateformes existantes ? 
Elle est différente parce qu’elle porte sur une catégorie d’opérations. Nous avons par exemple, au niveau de la direction générale des Impôts, des plateformes qui traitent de la gestion de l’impôt. Il en est de même au niveau de la direction générale des Douanes où il existe des plateformes qui traitent des recettes douanières. Il fallait combler le vide existant en mettant sur pied une plateforme qui devait traiter des recettes n’ayant pas encore été prises en compte dans les divers systèmes d’information du ministère des Finances. Notamment, les recettes des ministères, des administrations publiques que nous appelons recettes non fiscales. 

Comment est-ce que les usagers des services publics vont utiliser cette plateforme ?
Il s’agit d’une plateforme qui fonctionne grâce à Internet. Il faudra déjà avoir un smartphone et une connexion Internet. Il appartiendra à l’usager d’un département ministériel qui a besoin d’un service d’avoir son smartphone et de se connecter à l’adresse : www.tresorpublic.cm. Il va y retrouver la liste de tous les départements ministériels concernés (Justice, Transports, Minader, Minfof, etc). Une fois cette liste ouverte, l’usager choisit le département ministériel qui l’intéresse et la prestation dont il a besoin. Nous avons pris la peine de lister toutes les prestations offertes par chacun des départements ministériels. Une fois le paiement en ligne effectué, l’argent atterrit dans le Compte unique du Trésor et le système génère une quittance électronique que l’usager peut présenter au service concerné pour qu’on lui délivre la prestation sollicitée. Au regard de l’importance du projet, le ministre des Finances nous a demandé de nous déployer dans la totalité des départements ministériels pour sensibiliser tous les ministres et leurs collaborateurs. C’est ce qui est train d’être fait. Nous avons deux mois pour faire cela, parce que dès le 1er novembre prochain, nous allons basculer toutes les administrations publiques dans l’utilisation de cette plateforme. 

L’opérationnalisation de cette innovation risque de se heurter à la difficulté d’accès à Internet dans certaines zones. Comment comptez-vous contourner cela ?
Le réseau Internet peut balayer au moins 80% du territoire. Parce qu’aujourd’hui, dans chaque région du Cameroun, on utilise le téléphone mobile. Les zones non couvertes sont les campagnes où l’activité économique est faible. Dans le cadre de cette réforme, il n’est pas question pour nous de couvrir à 100% le territoire national. Nous allons regarder dans une proportion de 90 à 10, c’est-à-dire en termes de poids économique, les zones qui sont susceptibles d’être couvertes. Maintenant, dans toutes les localités desservies par Internet, cela ne va pas être facultatif. Dès le 1er novembre 2023, tout le monde ...

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