La transformation digitale, parlons-en !

Le gouvernement a lancé il y a une semaine, le Projet d’accélération de la transformation numérique au Cameroun. A en croire l’enthousiasme des autorités, cet instrument d’inclusion digitale, porte en lui toutes les ambitions du Cameroun de basculer dans la société moderne, en entrainant l’ensemble de l’activité. Notamment le secteur agricole, présenté comme l’un des plus gros porteurs de la croissance du pays. Le projet mis en route mercredi dernier par le ministre des Postes et Télécommunications, a en effet pour missions d’œuvrer à l’inclusion numérique et favoriser l’exploitation de solutions dédiées au secteur de l’agriculture. Pas moins de 60 milliards de F sont injectés dans ce qui apparaît comme l’instrument majeur d’un gouvernement soucieux de rendre le numérique plus accessible à tous afin qu’il impulse une nouvelle dynamique de développement. 
Dans le détail de son déploiement, le projet comporte trois composantes : stratégie publique et réglementation numérique, connectivité et inclusion, facilitation de la mise en œuvre de solutions axées sur les données dans le secteur agricole. Ainsi, la première composante vise principalement à étendre la couverture des réseaux haut débit numériques dans les zones rurales. La seconde, à réduire la fracture numérique, en favorisant un accès et une utilisation du haut débit numérique sur l’ensemble du territoire national. Enfin, la dernière composante, spécialement dédiée au secteur agricole, va stimuler l’innovation dans ce secteur économique hautement stratégique. Amener les exploitants agricoles à se servir des multiples opportunités qu’offre le numérique pour améliorer leur production et accéder à de nouveaux marchés.
Ainsi présenté dans ses grandes lignes, le Projet d’accélération de la transformation numérique au Cameroun est déjà porteur d’espoir. Ou tout simplement d’attentes très fortes. Le Cameroun, qui a pris le train du numérique depuis plusieurs années dispose justement d’une première expérience dont il serait judicieux de tirer les leçons. Prenons d’abord le secteur de la téléphonie mobile qui a constitué une sorte de porte d’entrée dans le digital. Au Cameroun comme dans tous les pays du monde, le mobile a rapidement transformé les modes de vie. Au point de se rendre pratiquement indispensable dans la société moderne aujourd’hui. Le hic, c’est qu’il a généré des demandes toujours plus fortes, qui sont loin d’être comblées dans notre environnement. 
Les nombreux et récurrents désagréments subis par les abonnés sont un indicateur de l’ampleur du challenge. Malgré un arrimage certain, et un taux de pénétration de plus en plus élevé de la téléphonie mobile, la qualité du service n’a cessé de se détériorer au cours des dernières années. L’évolution du secteur, avec notamment une véritable explosion de l’Internet mobile, appelle tous les jours une augmentation de l’offre de connexion. Car il y a longtemps que le téléphone mobile, ou plutôt le smartphone ne sert plus seulement à passer des appels ou lire et envoyer des SMS. C’est devenu l’instrument multitâches par excellence, qui combine les qualités du téléphone et celles de l’ordinateur. En conséquence, il devient l’instrument principal de navigation sur Internet et de participation aux réseaux sociaux, nouveau centre d’intérêt ô combien vorace en données mobiles. 
Les infrastructures construites au cours des premières années d’implantation de la téléphonie mobile au Cameroun ont-elles pris en compte l’évolution rapide qui a fait du mobile, le centre au monde aujourd’hui ? Pas sûr. Ce qui est visible, c’est que la qualité du service rencontre généralement l’insatisfaction des usagers. Et un sentiment d’indifférence des opérateurs. Le désamour a poussé les abonnés à conduire un mouvement d’humeur cette année, baptisé « Mode avion », sorte d’opération de boycott momentané des services de téléphonie mobile, en vue de passer l’appel à l’amé...

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