« Le développement de l’économie sera amélioré »

Hassan Belibi Noah, expert financier, consultant en finance islamique, Directeur général African Islamic Finance Consulting.

Concrètement qu’est ce qui va changer avec la mise en place d’un nouveau dispositif dans les activités de la finance islamique ?
Il faut dire que la finance islamique est une discipline nouvelle qui trouve sa pertinence sur sa capacité à solidifier les économies des pays et des entreprises qui la pratique à travers ses fondements et ses principes. Doit-on rappeler qu’en 2008, les experts financiers ont fait le constat que les pays et les entreprises qui pratiquent la finance islamique n’ont pas été touchés par les effets de la crise financière internationale. Vous comprenez pourquoi ce sont eux qui financent fortement le développement dans tous les pays du monde en ce moment (Arabie Saoudite, Qatar, Emirats arabes unis etc…). La finance islamique est donc un instrument de développement et de stabilisation du système financier global. Avec l’entrée en vigueur de ce dispositif, la Cemac se situe dans la perspective de modélisation économique. Mais, pour cela, il faut agir fortement sur sa promotion et son développement. Le séminaire sur la diffusion des textes par la Cobac entre en droite ligne de cette volonté de promouvoir cette alter finance. 

Le traitement fiscal des opérations de la finance islamique semble constituer une préoccupation. De quoi est-il précisément question ?
La finance islamique se développe à travers des contrats et des produits financiers structurés sur des principes différents de ceux de la finance conventionnelle qui, jusqu’à ce jour, constitue l’ensemble du système financier de la Cemac. 99,2% du marché étant conventionnel. Il y a nécessité de travailler ardemment sur les process pour mettre en place et développer la finance islamique. Les principes sont : l’absence des intérêts dans les transactions, l’adossement sur des actifs tangibles, le partage des profits et des pertes, le non investissement sur des activités jugées illicites, et l’interdiction de la spéculation.
Le modèle économique et transactionnel est donc différent de celui actuel. Les réformes sont nécessaires et la fiscalité entre dans les éléments importants qui nécessite des réformes. Ceci est d’autant plus important que l’écosystème Ohada a laissé libre cours aux transactions financières en leur donnant un statut financier similaire au commerce. Pourtant, la finance islamique fait la différence entre une opération financière (actif financier) et une opération commerciale (actif réel). Par exemple, l’intérêt est considéré comme un actif en finance conventionnelle alors qu’en finance islamique, il est interdit et considéré comme injuste et injustifié. 

On parle aussi du refinancement des établissements islamiques. Quel problème y a-t-il à ce niveau ?
Il y a un gros problème en effet et cela nécessite un examen minutieux et rapide pour fluidifier l’industrie et la rendre dynamique. Le rôle des banques islamiques est le même que celui des banques conventionnelles : l’intermédiation financière pour le développement économique. La nature des fonds des banques islamiques répond à des spécificités particulières qui l’oblige à dissocier celles-ci de ce qu’on voit dans la banque conventionnelle. La structuration du marché monétaire en prévoyant le refinancement des banques commerciales en l’état actue...

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