« Cela s’explique par l’amélioration de la qualité de la route »

Pr Valérie Ongolo Zogo née Youta, économiste des transports, conseiller technique n° 1 au ministère des Transports.

On observe un engouement des agences de voyage sur le corridor Yaoundé-Brazzaville. Qu’est-ce qui peut expliquer cela ?
Le transfert modal en faveur de cette route (1600 km en 24 h en moyenne) observé depuis l’ouverture des services réguliers entre les deux villes s’explique de toute évidence par l’amélioration de la qualité de la route. Les usagers disposés à payer pour se déplacer, font un calcul économique simple basé sur les coûts, la durée du trajet et la sécurité des services offerts des deux modalités (l’avion et la route). Par rapport au trajet en avion qui coûte en moyenne 255 000 F en aller simple, pour un porte à porte d’au moins 10 heures (en tenant compte de la section de trajet par route et du temps des formalités avant le vol), avec des risques importants d’annulation et de retard ; les services réguliers offerts par les agences de voyage sont moins chers (entre 70 000 et 75 000 F en aller simple), plus flexible (un seul transbordement à la frontière, des arrêts sur l’itinéraire, la possibilité de changer ses dates de voyage sans frais), plus réguliers mais plus long (24 heures). 

Pour l’instant, les prix pratiqués oscillent entre 70 000 et 75 000 F en aller simple et 120 000 et 130 000 F en aller-retour. Ces tarifs sont-ils réalistes ?
Le réalisme des prix pose à la fois la question de la soutenabilité des tarifs voyageurs et celle de leur compétitivité sur l’axe Yaoundé-Brazzaville. Pour ce deuxième volet de la question, de prime abord, les tarifs pratiqués semblent compétitifs si on les compare à ceux pratiqués par les compagnies aériennes qui desservent cette route. Concernant le premier volet de la question, deux arguments peuvent être convoqués pour y répondre. La stratégie des agences de voyage qui ont des capacités disponibles ; c’est-à-dire le matériel roulant et des chauffeurs, est d’optimiser leur exploitation y compris pendant les périodes creuses et surtout sur les lignes où les marges sont plus importantes. Le deuxième argument tient de ce qu’en affectant une partie de leur parc de matériel roulant sur ces lignes où les voyages se font sur réservation pour garantir des taux de remplissage convenables voire de 100%, les agences améliorent les taux de couverture des charges fixes et les rythmes de retour sur investissement de leurs véhicules. Pour ces deux raisons, nous pensons que les tarifs actuels sont soutenables ; peut-...

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