Côte d’Ivoire : les cartes redistribuées

Le parti au pouvoir a terminé en tête des élections régionales et locales du 2 septembre dernier, imposant ainsi sa suprématie sur l’échiquier politique à deux ans de la présidentielle.

Les élections régionales et locales du 2 septembre dernier viennent de doter la Côte d’Ivoire d’une nouvelle carte politique. Selon les résultats publiés le 4 septembre par la Commission électorale indépendante (CEI), le Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix (RHDP) s’octroie la part du lion. La formation politique du président Alassane Ouattara remporte 25 des 31 régions et 123 des 210 communes du pays. Sans surprise, la plusieurs dignitaires ivoiriens ont été reconduits dans leurs bastions respectifs. A l’instar de Patrick Achi, le Premier ministre qui rempile dans la Mé, région qu’il dirige depuis dix ans, ou Téné Birahima Ouattara, ministre de la Défense et frère du chef de l’Etat, vainqueur dans la région du Tchogolo, dans le nord du pays. Malgré sa coalition avec le RHDP, le Front populaire ivoirien (FPI) de Pascal Affi N’Guessan sort laminé de cette élection. Alors que le Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI) de feu Henri Konan Bédié et le Parti des peuples africains – Côte d’Ivoire (PPA-CI) de l’ex-président Laurent Gbagbo, alliés dans de nombreuses localités, ont obtenu 34 communes et quatre régions. Laissant le reste à des candidats indépendants à ce scrutin dont le taux de participation était de 44% pour les régionales et 36% pour les municipales. 
Comme leçons, le parti au pouvoir conserve non seulement ses bastions, mais a réussi à engranger de nouvelles parcelles de terre dans le camp de l’opposition jadis imprenables. Une razzia qui pourrait consoler le RHDP dans la perspective de l’élection présidentielle de 2025. Même si le faible taux de participation enregistré dans les deux scrutins cumulés n’est pas gage d’assurance et appelle tout de même à plus de vigilance. Afin d’éviter toute surprise désagréable au cours des joutes électorales à venir, Alassane Ouattara et ses partisans ne devraient donc pas dormir sur leurs lauriers, mais poursuivre davantage un travail de séduction de fond de l’électorat. Car, rien n’est encore joué d’avance. Chaque élection ayant sa spécificité. Tout comme la jeune formation politique de Laurent Gbagbo créée en 2021, grande perdante de cette échéance nonobstant son rapprochemen...

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