« La participation du Cameroun favorise son influence »

Dr Didier Badjeck, directeur du Cabinet Consulting and Prospective, spécialiste des questions sécuritaires.

Quelle analyse faites-vous de la place du Cameroun dans les opérations de maintien de la paix en Afrique et ailleurs ?
Depuis la fin de la Guerre froide en 1991, faisant suite à la chute du Mur de Berlin et la dislocation de l’URSS, le monde s’est engagé dans des mutations profondes, notamment au niveau d’un nouveau concept de la paix. Les Forces de défense camerounaises, jusque-là ancrées sur leurs missions traditionnelles de défense du territoire national font un pas en 1995, lorsque le président de la République Paul Biya, signe le décret N° 95/206 du 5 octobre 1995, portant création et organisation de l’Unité nationale pour le maintien de la Paix. Bien avant, le Secrétaire général des Nations Unies de l’époque, Boutros Boutros Ghali, en publiant le 17 juin 1992, son ouvrage intitulé « Agenda pour la paix », avait souligné la nécessité pour les organisations régionales de jouer un rôle plus important dans les Organisations de maintien de la paix (OMP). Le décret de 1996 vient donc donner un sens légal à la participation des forces de défense aux OMP qu’elles ont multipliées sur plusieurs théâtres depuis cette date. Le Cameroun est engagé aujourd’hui, aux côtés de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation en Centrafrique (Minusca). D’autres participations peuvent être citées à titre d’exemple, au Sud Kivu en RDC, au Rwanda, au Soudan (Darfour), en Côte d’Ivoire ou au Cambodge. Il faut souligner que les contingents camerounais se sont toujours distingués, tant par un professionnalisme incontestable que par une discipline exemplaire. Cette genèse des OMP est faite pour conclure que le Cameroun a une place privilégiée dans le concert des nations distributrices des contingents, toute chose qui participe de la volonté du chef de l’État d’inscrire ce pays dans une perspective altruiste et stratégique, mais aussi, en raison de la qualité des contingents produits, grâce à une bonne formation. La création de plusieurs institutions et centres de formation demeure en tout état de cause, le meilleur argument de l’éligibilité du Cameroun aux OMP. 

Qu’est-ce qui explique le fait que le Cameroun soit souvent choisi pour abriter des infrastructures, à l’instar de la Base logistique de la Force africaine en attente ?
Nous avons décrit l’environnement conceptuel et historique de la participation régulière du Cameroun aux opérations de maintien de la paix qui se traduit d’abord par une volonté politique du chef de l’État, Paul Biya. Elle vise à gagner des objectifs d’influence en inscri...

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