Transition au Gabon : et maintenant ?

Le général de brigade Brice Clotaire Oligui Nguema ne cesse de rallier à sa cause farouches opposants, dignitaires de l’ancien régime et leaders de la société civile. Avec à la clé des mesures qui semblent faire l’unanimité au sein de l’opinion.

Le Comité pour la transition et la restauration des institutions (CTRI) dirigé par le général de brigade Brice Clotaire Oligui Nguema est à la tête du Gabon depuis le renversement d’Ali Bongo Ondimba le 30 août 2023. L’officier général, jusque-là commandant de la Garde républicaine (GR), a prêté serment le 4 septembre dernier sur la Charte de transition et s’est engagé à « redresser le pays ». Avant l’organisation des élections pour un retour des civils au pouvoir. « La refondation de l’Etat afin de bâtir des institutions fortes, crédibles et légitimes garantissant un Etat de droit, un processus démocratique transparent et inclusif, apaisé et durable, seules garanties pour un développement véritable du Gabon (…) le renforcement de l’indépendance de la justice et la lutte contre l’impunité », a-t-il promis. 
Depuis son arrivée aux affaires, le président de transition a déjà posé un certain nombre d’actes comme pour asseoir son pouvoir. Après la libération de certains prisonniers d’opinion, à l’instar de Jean-Remy Yama, emblématique leader de la coalition des syndicats des fonctionnaires, Dynamique unitaire (DU), emprisonné depuis février 2022, pour « détournement et abus de confiance », Brice Clotaire Oligui Nguema a mis en place un nouveau gouvernement avec à sa tête Raymond Ndong Sima, ancien Premier ministre d’Ali Bongo Ondimba et qui a rejoint l’opposition. Dieudonné Aba’a Oyono a quant à lui été nommé président de la Cour constitutionnelle en remplacement de Marie-Madeleine Mborantsuo en poste depuis la création de cette institution en 1991. Tandis que l’Assemblée nationale et le Sénat reprennent du service avec en leur sein des figures de l’opposition, de l’ancien régime et de la société civile pour les diriger. Dans l’optique de relancer l’économie, il a soumis 13 propositions au patronat dont le règlement de la dette du Gabon semble la principale priorité. En 2021, « L’Union », le quotidien à capitaux publics, pointait celle-ci à 2 572,7 milliards de FCFA.  Entre autres mesures, la privatisation de la Caisse nationale d’assurance maladie et de garantie sociale (CNAMGS) qui gère la couverture maladie et assure le service des prestations familiales, et la Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS) dédiée à la sécurité sociale des travailleurs du secteur privé.
Au-delà des assurances données et de bonnes intentions affichées par le CTRI, des inquiétudes demeurent tout de même. D’autant plus que la Charte de transition n’est pas assez claire et précise sur la durée de la période de transition et la question de l’éligibilité ou non du président de transition et de ses membres. Le fait que le document ne laisse appara&i...

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