Champignons : la culture gagne du terrain

Nichée dans un coin du quartier Emana à Yaoundé, la ferme de Bernadette Tchuanche pousse progressivement. Partie de 20m2, en 2020, cette couturière de profession exploite aujourd’hui une vaste étendue. A l’intérieur, un impressionnant tapis de ballottes de substrat (élément dans lequel un végétal se fixe et puise les minéraux dont il a besoin) force l’admiration. Entre les mailles des ballotes, on peut déjà apercevoir des carpophores (jeunes plants de champignons), variété pleurote. « Pour parvenir à ce résultat, il faut suivre un processus minutieux », explique la productrice. Le temps d’une journée, elle a transmis les techniques de myciculture (culture des champignons comestibles) à 60 agriculteurs membres de la Chambre d’agriculture, des pêches, de l’élevage et des forêts (Capef). C’était à la faveur d’une formation sur le thème « Comment réussir la production du champignon comestible ». Une initiative de la Koica Alumni association Cameroon (KAAC). 
Ainsi, la séance d’apprentissage lancée le 13 septembre dernier par une phase théorique s’est achevée vendredi 15 septembre par la pratique. Sous la houlette de Bernadette Tchuanche, les membres de la Capef ont été édifiés sur les six étapes préalables à la production de champignons comestibles. Notamment la préparation du substrat qui se fait à base de rafles de maïs ou de son de riz blanc, du sang de bœuf coagulé et de la chaux éteinte. Après cette étape, intervient la stérilisation des substrats dans des fûts. Cette phase aboutit à l’incubation. L’incubation dure une semaine à un mois pour pouvoir permettre au mycélium de coloniser la ballote. On part de la ballote au gâteau, puis à la fructification qui consiste à emmener les gâteaux dans la salle de fructification constituée d’étagères. Il est à noter que les ballottes ne se fructi...