« Ces deux centrales couvrent 40% de la demande »

Gaston Eloundou Essomba, ministre de l’Eau et de l’Energie.

Monsieur le ministre, le 22 septembre dernier, vous avez officiellement mis en service les centrales solaires photovoltaïques de Guider et de Maroua. Quel impact ont ces ouvrages pour l’accès à l’électricité dans cette partie du pays ?
C’est un grand jour pour les populations des trois régions de cette partie du pays, dans la mesure où il faut bien le rappeler, il y a de cela deux ans, le principal ouvrage de production de l’énergie électrique ici, à savoir le barrage de Lagdo, a été confronté à une baisse drastique du volume d’eau que son réservoir reçoit, suite à la grosse crise hydrologique que le Bassin de la Benoué où se trouve ce barrage a connu. Cela nous a fait passer d’un productible de plus de 70 MW à seulement 16 MW. On avait donc des délestages récurrents. Nous avons pensé une solution rapide et le chef de l’Etat a instruit qu’on démobilise la centrale thermique d’Ahala pour renforcer le parc de production de la partie septentrionale. Mais cette solution s’est avérée inopportune dans la mesure où seulement le coût du combustible a atteint un milliard de F chaque semaine pour pouvoir satisfaire la demande en énergie pour ces trois régions. Il fallait donc trouver une solution holistique. C’est à ce titre que le président de la République a instruit le développement des projets solaires. Ces deux premières centrales, d’une capacité de 30 MW avec des batteries de stockage permettent aujourd’hui de couvrir à minima 40% de la demande d’électricité en journée de la partie septentrionale du pays. C’est une grande innovation et si nous faisons des évaluations sur le plan économique et budgétaire, on se rend que l’énergie produite depuis qu’on a mis en marge ces centrales solaires permet de faire des économies de plus de 18 milliards de F en comparaison des centrales thermiques. Ceci est donc un projet structurant. Ceci est la volonté du chef de l’Etat. 

Ces centrales à elles seules résolvent-elles les problèmes de production ?
On ne va pas s’arrêter à ce niveau. Il y a deux autres centrales solaires, du même type, dans le même modèle de développement, qui seront mises en place dans cette partie du pays à partir de l’année prochaine. Et je l’ai dit, parce que nous devons désormais combiner la production de l’hydroélectricité à la production du solaire, pour stabiliser le réseau, le barrage de Bini à Warack sera bientôt une réalité. Il y a déjà un nouveau partenaire qui est déjà sur le terrain pour développer cet ouvrage, afin que cette partie du pays puisse bénéficier de cet ouvrage. Mais on ne s’arrête pas là. Bientôt, le Cameroun sera un seul et unique réseau. Ce qui voudra dire que s’il y a une coupure d’énergie à Yaoundé, il y aura la même à Maroua, et s’il y a de l’énergie à Yaoundé, il y en aura à Maroua, parce que toutes  les dix régions du Cameroun vont bénéficier de l’énergie produite par le barrage de Nachtigal, grâce au projet d’interconnexion des réseaux Sud et Nord qui veut qu’à partir du barrage de Nachtigal, une ligne de 500 km sera construite pour atteindre Ngaoundéré qui est l’entrée du réseau interconnecté Nord. Ça veut dire qu’il y a plusieurs sources d’énergie qui sont entrain d’arrive...

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