Barrage sur le Nil : opportunité manquée de dialogue

Un gigantesque projet hydroélectrique, l’un des plus importants d’Afrique divise trois pays du continent. Toutes négociations à ce sujet débouchent sur l’impasse.

Le 10 septembre dernier, dans un tweet, Abiy Ahmed, le Premier ministre éthiopien, annonçait « avec un grand plaisir que le quatrième remplissage du barrage de la Renaissance avait été réalisé avec succès ». Une grande joie pour l’Ethiopie, un coup de massue pour l’Egypte et le Soudan. La nouvelle tombait deux semaines seulement après la reprise des négociations entre les trois pays au sujet du remplissage de cet ouvrage. Les tractations étaient gelées depuis deux ans. Plusieurs discussions avaient été initiées avec des médiateurs de poids, sans grandes avancées. L’Egypte qui redoute le projet au plus haut point n’a de cesse de condamner une opération « unilatérale et illégale ». Si le barrage est prodigieux et vital pour l’économie éthiopienne, il est une sorte de début de la descente aux enfers pour l’Egypte. En effet, le barrage de la Renaissance est construit sur l’un des plus importants affluents du Nil qui prend sa source en Ethiopie. Le Nil est le fleuve dont dépend l’Egypte en ressources hydrauliques à près de 90%. Avec le barrage, le débit du Nil va drastiquement baisser impactant le secteur énergétique et d’autres secteurs vitaux comme l’agriculture. Le pays ne l’entend pas de cette oreille.
Du côté du Soudan traversé aussi par le Nil, l’on voit d’un mauvais œil le projet. L’Ethiopie est quant à elle fière de sa réalisation et focalise son attention sur les retombées économiques y relatives. En effet, le barrage de la Renaissance est le deuxième plus grand barrage d’Afrique, derrière celui d’Assouan en Egypte. C’est aussi la plus grande centrale hydroélectrique du continent avec des dimensions vertigineuses : 155 m de haut, (l’équivalent d’un immeuble de 45 étages), 1,780 km de long et une cuvette de 74 milliards de m3 ! Une puissante réponse à l’équation énergétique avec un besoin accru de plus de 60% ces dix dernières années. Le Nil bleu alimente en Egypte le lac artificiel Nasser, sur lequel est installé le barrage hydroélectrique d’Assouan. Ce barrage alimente une grande partie du pays en eau et en électricité, en plus de jouer un rôle de régulation des eaux du Nil. Le barrage de la Renaissance est construit sur le même Nil bleu, affluent basé en Ethiopie du grand Nil. 
Ce projet ambitieux est devenu une source d’interminables tensions. Les tensions ont sérieusement menacé de déboucher sur une confrontation militaire alors qu’Abiy Ahmed venait d’obtenir son prix Nobel de la paix. 
L’an dernier, le président égyptien a même rencontr&...

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