Inondations à Yaoundé : des eaux en furie

La forte pluie qui s’est abattue sur la capitale dimanche a causé de graves dégâts et même des pertes humaines.

Le petit Jacques Kingue Omballa, 14 ans, n’est pas allé à l’école ce lundi matin. La pluie de la veille l’a emporté. Dimanche 8 octobre, autour de 14h, avec ses amis (six autres jeunes), l’adolescent se met à l’abri dans un hangar au moment où une forte pluie se déclenche. L’espace abrite plusieurs autres boutiques soutenues par une clôture en parpaings de plus de deux mètres de haut. Le mur fragilisé par les eaux s’écroule sur les boutiques et l’irréparable se produit. Marcelle Géraldine Asse, la sœur aînée du défunt, mal voyante, raconte les faits. Elle a vécu la scène assise sur la véranda de leur maison avec ses parents. Elle croyait alors que son frère était à la maison en train d’apprêter ses affaires pour l’école le lendemain, comme elle le lui avait ordonné. « J’ai entendu des cris. Mes parents sont entrés sous la pluie pour secourir les enfants. Dans l’effondrement, le mur a sectionné des câbles de courant qui ont électrocuté mon frère », lance-t-elle éplorée. Les six autres garçons ont immédiatement été conduits au Centre des urgences de Yaoundé (CURY)et à l’hôpital d’Efoulan. Un seul parmi les six a rejoint son domicile. Il a une jambe fracturée.
Du côté du Quartier Simbock au lieudit dépôt de bois d’Etok Koss, les tenanciers des entrepots et des menuiseries sont effondrés. La zone visiblement marécageuse est noyée dans les eaux. Le matériel et les planches ont été emportés. « Ce sont des milliards que nous perdons. Les machines coûtent extrêmement cher. Une seule menuiserie comptait huit machines au moins. Les pertes sont énormes », déclare désespérément la tenancière d’une menuiserie. A cette endroit aucune activité n’est possible. La hauteur des eaux ne permet pas de s’aventurer pour un quelconque travail. Les eaux ruissellent normalement tel un cour d’eau. « On nous a expliqué que ces eaux sortent de Nkolbisson où il y a également des inondations », ajoute la dame.
Effectivement, à Nkolbisson, les chemins qui mènent notamment vers la sous-préfecture et l’Université catholique sont impraticables. Au niveau du « Pont institut », Sali Saïdou, la trentaine, est aperçu au loin dans la grande mare d’eau. Pour atteindre le rivage, il nage. Il a pris le soin d’emballer ses vêtements dans un sac en plastique. Une fois sur la route, il peut s’habiller. « Tout est inondé chez moi. Je ne sais pas où je vais dormir ce soir », dit-il. Dans l’une des entrées qui mènent à l’Université catholique, la situation attire même des opportunistes qui font payer leurs se...

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