Lutte contre l’incivisme : passer à un autre cap

Ceux qui ont arpenté le canal du Mfoundi (de la voirie municipale jusqu’au lieu-dit « Sofavinc ») ces dernières semaines, dès la tombée de la nuit, sont quelque peu surpris. Désagréablement bien entendu. Certains pans de cette voie, qui permet à la fois de décongestionner l’axe allant de la Poste centrale jusqu’au carrefour Mvan et celui commençant justement à la voirie municipale jusqu’à « Sofavinc », sont plongés dans le noir. Et pourtant, en avril 2022, la Communauté urbaine de Yaoundé, avait receptionné des travaux d’éclairage public sur cette voie. Au total, ce sont 238 lampadaires qui avaient été installés le long de cette voie jusqu’alors réputée à risque, en raison du nombre élevé des cas d’agressions contre des personnes et même des véhicules qui y étaient enregistrés. Une action réalisée dans le cadre de la phase 2 du Projet d’assainissement et de développement de la ville de Yaoundé (Pady 2). La situation observée ici n’est pas le fait du caractère défectueux des équipements qui y ont été installés. Ces derniers ont simplement été arrachés ou détruits par des vandales sans foi ni loi, rendant à nouveau dangereuse d’utilisation, cette route pourtant fort appréciée par les automobilistes et même les piétons. La situation est la même sur une partie de l’autoroute Yaoundé-Nsimalen, dans sa section actuellement en service. Une fois encore, les malfaiteurs ont sévi, emportant des installations appelées à éclairer cette autoroute, désormais la principale voie qui relie l’aéroport au centre-ville de Yaoundé. Ceci, après les nombreux efforts déployés par les pouvoirs publics pour son éclairage et sa sécurisation. En l’occurrence le déploiement de patrouilles des forces de maintien de l’ordre et, plus récemment, l’installation des caméras de vidéosurveillance.
Du côté d’Olembe, la situation n’est guère plus reluisante. Ce sont des centaines de milliers de mètres de câbles qui ont été emportés. Du côté du Pady 2, l’on indique qu’il s’agit d’un « travail de professionnels qui savent très bien comment s’y prendre et à quel niveau il faut sectionner les câbles pour les emporter ».
Comme ces différents exemples mentionnés plus haut, de nombreuses zones de la ville de Yaoundé sont ainsi plongées dans le noir en raison de ces actes de vandalisme perpétrés par des individus sans foi ni loi. Dans le seul but de voler les composantes de ces installations ou alors plonger simplement la zone dans le noir en vue d’y faire régner la terreur, une fois la nuit tombée. Cela peut surprendre, mais c’est bien la triste réalité. C’est le constat fait par les autorités municipales d’Ebolowa. En effet, quelques mois seulement après la réhabilitation de l’éclairage publique dans cette ville, les vandales sont passés à l’action en détruisant pratiquement toutes ces installations. Le constat fait ensuite est la montée en flèche de l’insécurité dans ces zones. Les responsables de la Communauté urbaine d’Ebolowa sont d’autant plus dépitées qu’elles n’ont pas fini de rembourser la dette qui a permis de mettre sur pied ces installations électriques.
Pour ce qui est du canal du Mfoundi, placé sous la responsabilité de la Communauté urbaine de Yaoundé, l’on pensait pourtant avoir trouvé la parade face aux automobilistes qui étaient les plus accusés d’endommager les poteaux d’éclairage public en les plaçant après le terre-plein séparé du trottoir par une rigole. Peine perdue, les malfrats ont très bien remplacés les véhicules. « D’après nos informations, ils opèrent essentiellement tard dans la nuit, après les fortes pluies », fait savoir Gérard Essi Ntoumba, coordonnateur du Pady 2. L’on envisage du reste de procéder au remplacement des installations électriques vandalisées en mettant en œuvre une nouvelle technique d’implantation, alors que ces nouvelles installations auraient pu faire le bonheur des populations d’autres quartiers de la ville de Yaoundé.
Chaque jour dans la ville de Yaoundé ou ailleurs, les installations publiques sont régulièrement victim...