Café : vent de modernité

Les jeunes se remettent à rêver d’une vie de caféiculteur. A Abong-Mbang, bassin de production du robusta à l’Est, de jeunes caféiculteurs du programme New Generation mis en œuvre par le Conseil interprofessionnel du cacao-café (CICC) se satisfont de leurs réalisations. « Lorsqu’ils comprennent les mécanismes qui mènent à la rentabilité, ils s’impliquent davantage dans la production. Certains après leur deuxième ou troisième année de production ont pu se construire des maisons d’habitation, se marier, se dessiner un avenir », explique Sylvestre Essono Messanga, chef de département des opérations au CICC. Le programme « New Generation Coffee » initié par l’interprofession en 2015 a permis d’enrôler près d’un millier de jeunes dans la caféiculture. Ces derniers ont créé entre 650 et 700 hectares de café.  « Cela contribue au relèvement de la production. Ces jeunes ne font plus seulement du café pour le vendre en vrac, mais produisent un café qui répond aux exigences des marchés que nous leur cherchons. Ils ne le vendront plus au même prix et du coup, l’activité est rentable », indique le chef de département.
La production nationale est en progression. Après un passage difficile en 2020 du fait du covid-19, la production a repris en 2021/2022, se chiffrant à 38 047 tonnes, dont 6386 tonnes d’arabica et 31 661 tonnes de robusta. En comparaison avec la campagne de 2020/2021, les quantités de robusta sont parties de 11 745 tonnes, soit une hausse de 169,5%. Un rendement qui place le Cameroun cinquième producteur africain de café et 21e producteur mondial. Le pays travaille à trouver de nouveaux débouchés pour sa production. Huitième exportateur, le Cameroun a commercialisé 260 000 sacs de 60 kg de café pour un montant total de 23,34 millions de dollars (environ 1,4 milliard de F) au cours de la campagne 2020/2021...