Interview : « il faut que les victimes dénoncent »

Dr Hubert Fouda : « « Très souvent, les violences restent à l’intérieur du cadre familial ».

 

Les violences basées sur le genre sont persistantes et très répandues dans notre société. Pensez-vous que les lois existantes peuvent suffire pour arrêter la saignée ?
La réponse est un peu mitigée parce que le dispositif normatif de nos textes est déjà clair et pénalise toutes formes de violences, pas seulement celles basées sur le genre. Nous avons par exemple le Code pénal qui condamne les violences légères, les coups mortels, le meurtre et l’assassinat. Il faut noter que cela participe de la sacralité que le droit pénal et même le droit civil vouent au corps humain. Sur le plan civil, on a des actions en responsabilité sous le fondement des articles 13-82, 13-83 et même 13-84 du Code civil qui témoignent à souhait de la protection de la sacralité que le corps humain a vis-à-vis du droit.

Maintenant, est-ce que les lois existantes peuvent suffire, il faut avouer que les lois existent et peuvent suffire à condition que ces victimes aillent vers ces lois pour porter leurs actions en justice et dénoncer. Parce que très souvent, les violences restent à l’intérieur du cadre familial, les autorités de justice ne peuvent savoir ce que vivent les couples dans leurs foyers.

Beaucoup de femmes souffrent dans leur couple sans savoir à quel saint se vouer pour sortir de cet enfer. Quelles sont les portes indiquées pour engager une action en justice ?
Les victimes de violences, qu’elles soient masculines ou féminines doivent réunir les preuves de ces violences qu’elles subissent. La deuxième chose à faire, c’est de saisir la justice, soit au plan civil en saisissant le président du tribunal de grande instance. Ceci par une requête aux fins de divorce, en présentant les preuves de la violence et en démontrant qu’on ne peut plus vivre dans cette atmosphère.

Et sur le plan pénal, en saisissant le procureur de la République avec des photos, du certificat médical et des témoignages., etc. Je crois que la justice n’est pas sourde face aux violences. Parce que très souvent, les victimes ne vont pas vers la justice pour dénoncer.

Dans certains cas de couples, les victimes sont parfois prisonnières de préjugés et subissent des violences sous le regard impuissant des voisins et familles. La justice peut-elle s’introduire dans le couple pour déclencher par exem...

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