Augmentation et amélioration de la production : les prescriptions du Premier ministre

Le communiqué de presse à l'issue du Conseil de Cabinet d'hier parvenu à notre Rédaction.

« Le Premier ministre, chef du gouvernement, Son Excellence Joseph Dion Ngute, a présidé un Conseil de Cabinet le jeudi 28 décembre 2023 dès 10 heures, à l'auditorium de ses Services. Y ont pris part, les ministres d'Etat, les ministres, les ministres délégués et les Secrétaires d'Etat.
L'ordre du jour comportait les points ci-après, essentiellement consacrés à l'évaluation des directives données au terme des précédentes sessions :
1.    le compte rendu du ministre du Commerce sur « le résultat des concertations tenues avec les opérateurs du secteur privé, en vue d'ajuster le prix des produits de grande consommation, en corrélation avec la réduction du coût des matières premières » ;
2.    le compte rendu du ministre de l'Agriculture et du Développement rural sur « la promotion des initiatives susceptibles de contribuer à la substitution progressive du blé par les farines issues des produits locaux » ;
3.    le compte rendu du ministre des Petites et moyennes entreprises, de l'Economie sociale et de l'Artisanat sur « les actions entreprises, à l'effet d'accompagner les Organisations de l'économie sociale et les artisans, dans le sens de la normalisation des produits issus de la transformation des denrées locales » ;
4.    le rapport du ministre de l'Environnement, de la Protection de la nature et du Développement durable sur « I 'état d'avancement du projet de mise en place d'une bourse nationale des déchets »  
5.    le compte vendu du Ministre des Forêts et de la Faune sur « les mesures prises et celles envisagées, afin de résorber progressivement I 'exportation du bois sousforme de grumes » ;
6.    l'intervention du ministre de la Santé publique sur « les développements enregistrés sur la situation sanitaire au Cameroun » , 
7.    les divers.
Après le propos introductif du chef du gouvernement, la première articulation du Conseil a été consacrée à la dynamisation de la consommation et de la politique d'import-substitution, au cours de laquelle les ministres chargés du Commerce, de l'Agriculture et de l'Economie sociale ont pris la parole.
Le ministre du Commerce a présenté l'insuffisance de la production, les pratiques spéculatives, le coût prohibitif des intrants agricoles ainsi que la pénurie de certains produits comme des adjuvants de l'inflation interne, dont le taux est estimé à 8,20/0 sur la période allant de janvier à août 2023. L'inflation des coûts des produits importés se trouve, quant à elle, maitrisée avec un taux maximal de 3 0/0 conforme aux engagements internationaux du Cameroun.
Par la suite, il est ressorti que les concertations tenues avec les opérateurs économiques ont permis de capitaliser la tendance baissière des cours de certaines matières premières et du coût du fret maritime. Dans cette veine, les prix au consommateur ont connu une réduction de l'ordre de 3 500 F CFA pour le sac de farine  15 F CFA pour la baguette de pain de 200 grammes ; 150 à 250 F CFA pour le litre d'huile de palme raffinée ; 100 à 150 F CFA pour la barre de fer à béton ; 150 à 175 F CFA pour le sac de ciment ; 200 à 250 F CFA pour l'alvéole d'œufs.
Le ministre de l'Agriculture et du Développement rural, pour sa part, a indiqué que le blé est la céréale la plus consommée au Cameroun, après le maïs, avec des importations d'environ 900 000 tonnes par an.
Face aux contraintes induites par les chocs exogènes, qui entretiennent la pénurie et les difficultés de ravitaillement en blé sur le marché international, il a été mis en place une stratégie de production de farines panifiables issues des cultures locales, telles que le manioc, la patate douce et la banane plantain. 
Toutefois, les farines obtenues sur la base de ces denrées ne sont pas assez compétitives, comparées à celles dérivées du blé.
Dans le but d'atteindre à terme un taux d'incorporation des farines locales d'à peu près 300/0 dans la fabrication du pain et des viennoiseries, des initiatives sont à l'œuvre, en vue d'améliorer la productivité et d'augmenter la production des denrées primaires. Les perspectives privilégient, en outre, la multiplication des infrastructures de conservation et de transformation de ces aliments dans les bassins de production ainsi que le perfectionnement des procédés, afin de renforcer la compétitivité des farines locales. Dans ce sillage, l'Agence des normes et de la qualité s'attèle à définir des standards pour la production des farines panifiables de qualité.
Ces initiatives, conjuguées au programme en cours de production de blé au Cameroun, permettront à terme de réduire substantiellement nos importations.
Prenant la parole à son tour, le ministre des Petites et moyennes entreprises, de l'Economie sociale et de l'Artisanat a présenté les défis auxquels les organisations de l'économie sociale et les artisans sont confrontés en termes de disponibilité des équipements, de modernisation des procédés de transformation et d'appropriation des normes.
En matière de normalisation, l'accent est mis sur le transfert des connaissances et la mutualisation des bonnes pratiques lors des formations dispensées à ces acteurs regroupés en réseaux, en tenant compte des aires économique et territoriale ainsi que du type d'activités et des filières. Les autorités administratives décentralisées et déconcentrées sont mises à contribution dans le cadre de la création des réseaux et de la vulgarisation des informations sur les enjeux corrélatifs.
Dans cette logique, l'accompagnement des cibles intègre, en outre, l'appui à la certification des produits, avec une emphase sur le conditionnement des marchandises, de même que l'utilisation des codes-barres.
Dans la deuxième articulation du Conseil de Cabinet, les membres du gouvernement ont examiné des questions se rapportant à la valorisation de nos matières premières et à la promotion du développement durable.
Le ministre chargé de la protection de la nature a, à cet effet, rappelé quelques considérations d'ordre économique, environnemental, social et sanitaire qui militent en faveur de la mise en place d'une bourse nationale des déchets, appelée à favoriser le tri à la source des ordures générées par les ménages ainsi que les entreprises des secteurs primaire et secondaire. Ce projet repose sur une étude de faisabilité réalisée en 2017, qui conclut à la rentabilité de l'investissement à mobiliser.
L'activité de la Bourse nationale des déchets fait essentiellement intervenir une plateforme électronique, dont l'objet est de mettre en relation l'offre et la demande des résidus à fort potentiel économique, en vue de leur réutilisation, de leur recyclage ou de leur valorisation. Cette plateforme est fonctionnelle sous le lien https:/|bourse-des-dechets.minepded.gov.cm. A ce jour, des bureaux ont été alloués à la Bourse nationale des déchets, et le matériel informatique ainsi que les équipements ont été acquis. Les ressources de la Bourse
Nationale sont constituées par les frais de publicité et d'inscription à la plateforme ainsi que les commissions prélevées dans le cadre des transactions.
Elle a vocation à être régie par l'Acte uniforme OHADA, avec un capital prévisionnel de 400 millions F CFA, réparti en 100 parts d'une valeur nominale de 4 millions F CFA. La réunion de lancement des activités de la Bourse est intervenue le 12 juin 2023. La constitution de l'actionnariat se poursuit, avec à date 67 parts sur 100 déjà souscrites. Le ministre a indiqué que les perspectives portent essentiellement sur l'adoption des actes organiques de cette structure et la sensibilisation des collectivités territoriales décentralisées, pour leur implication significative dans le processus d'opérationnalisation de cette entité.
Le ministre des Forêts et de la Faune a subséquemment rappelé les dispositions législatives et réglementaires nationales ainsi que les mesures communautaires sur l'interdiction de l'exportation du bois sous forme de grumes, avec pour objectifs de développer l'industrie locale ; de créer des niches d'emplois et de la valeur ajoutée, en vue d'impulser la croissance économique.
Cela étant, le ministre a fait observer que la décision sous régionale d'interdiction d'exportation des grumes, dont la date d'entrée en vigueur a, du reste, été reportée, induira des conséquences appréciables à long terme, mais pourrait, en m&...

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