« C’est le temps de la grande mobilisation »

Dr Fabilou, enseignant de science politique à l’Université de Ngaoundéré.

Comment les partis politiques peuvent-ils maximiser l'année en cours en prélude aux prochaines échéances électorales (présidentielle, législatives et municipales) prévues en 2025 ?
En ce début d’année pré-électorale, les partis politiques doivent tout faire pour mobiliser et remobiliser leurs militants et sympathisants en vue de se préparer à affronter ces échéances futures. Cette mobilisation est l’opportunité pour ceux qui disposent d’élus de faire le bilan de leur mandat, depuis leur élection jusqu’à nos jours. Faire une sorte d’évaluation pour situer les électeurs convaincus et séduire les potentiels nouveaux électeurs. Pour ceux qui ne disposent pas d’élus, c’est l’occasion de tout faire pour renverser la tendance en leur faveur. C’est-à-dire, trouver des moyens pour convaincre les indécis et ceux qui hésitent encore sur leur futur vote. Comme c’est aussi la dernière ligne droite vers les élections, pourquoi ne pas revoir, en collaboration avec l’organe en charge des élections, comment booster les inscriptions de nouvelles personnes sur les listes électorales.  Et surtout de récupérer la carte électorale après inscription. Il ne faut pas que le phénomène d’abandon des cartes d’électeur par les citoyens s’observe aussi pas cette année. Les partis disposent également de canaux de communication qu’ils doivent utiliser pour appeler les électeurs à aller récupérer les cartes. Toutes les langues officielles ou nationales doivent être mises à contribution. Il faut aussi résoudre, avec l’appui du Bureau national d’état civil, les chefferies traditionnelles et même les autorités religieuses et judiciaires le problème des actes de naissances qui ouvrent la porte à la CNI, élément nécessaire pour l’inscription.

Certaines formations politiques, à l’instar du PCRN et du MDR, vivent une crise en interne. Cette situation ne peut-elle pas perturber le dispositif à mettre en place en 2024 pour mieux affronter les scrutins de 2025 ?
La situation délétère dans ces partis peut être considérée comme une crise de la démocratie, une marée montante populiste ou encore une méfiance généralisée à l’égard des institutions et de leurs représentants… Cela est observé aussi dans les rangs du MRC. Dans « A quoi servent encore les partis politiques ? », la politologue Chloé Morin et le juriste Daniel Perron analysent les causes du délitement des formations politiques traditionnelles et les conditions d’un rebond. « Il faut les refonder, les réinventer de fond en comble, pour donner aux citoyens l’envie de devenir des acteurs plutôt que de demeurer des sujets ». Ces crises participent aussi de la dynamique partisane et celle de la démocratie participative dans un système ayant un environnement politique précaire comme celui du Cameroun.

Pour ces cas, comment sortir de l’impasse ?
Les partis politiques sont souvent considérés comme indissociables à la démocratie représentative, tant ils remplissent une série de rôles liés à son fonctionnement. Cependant, dès l’amorce des démocraties représ...

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