Restitution des biens culturels du contexte colonial : un fonds de recherche de provenance lancé

L’initiative de la France et de l'Allemagne, va financer des projets permettant de reconstituer l'histoire des artéfacts spoliés.

Comment ces pièces du Cameroun ou d'autres pays africains, statuette, table, porte ou objet du quotidien,- ont-elles atterri dans tel musée en France, en Allemagne ou ailleurs en Europe ? Ont-elles été légalement acquises au travers d'achat, de don ou ont-elles été pillées ? Par quelles mains sont-elles passées ? Un épais mystère entoure encore de nombreux objets culturels d'Afrique subsaharienne exposés dans les musées occidentaux ou conservés dans leurs réserves. 
Le Fonds commun de recherche sur la provenance des objets culturels originaire des pays d'Afrique subsaharienne, lancé vendredi 19 janvier dernier à Berlin par la France et l'Allemagne, devra contribuer défaire les nœuds de l’écheveau. « De nombreux objets importés en occident sont des butins de guerre. Pour ceux-là, la question de provenance est simple : nous avons les dates. Mais il y a aussi, et ça va être probablement important pour notre travail, de faux achats derrière lesquels la violence coloniale se profile. Il y a en troisième lieu, de vrais achats ». C'est par ces trois problématiques que le Pr. Souleymane Bachir Diagne, professeur de philosophie à l'Université de Columbia aux États-Unis, président du conseil scientifique indépendant de l’instance, a succinctement campé la situation des œuvres spoliées.
Pr. Souleymane et ses pairs, huit au total, dont le Camerounais, Pr. Hugues Heumen Tchana, directeur du Musée national, ont la lourde charge de sélectionner les projets de recherche dans le cadre de l'appel à projets ouvert également vendredi dernier. Pour être éligibles, les chercheurs devront soumettre des projets de recherche de provenance concernant des collections, pièces originaires des pays d'Afrique subsaharienne et conservées aujourd'hui dans des institutions culturelles allemandes ou françaises. Bon à savoir, les chercheurs devront constituer un réseau franco-allemand avec un partenaire basé en Afrique. L'objectif étant d'intensifier la collaboration avec les professionnels africains pour éviter les récits fallacieux.
Doté d'un budget annuel de 720 000 € (environ 471 millions de F), le dispositif est géré par le Centre franco-allemand de recherche e...

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