« Le spectacle était au rendez-vous »

Narcisse Tinkeu Nguimgou, entraîneur de football, enseignant-chercheur.

Serait-il exagéré de penser que cette CAN déjoue tous les pronostics ? 
Il est précipité de dire que la CAN en Côte d'Ivoire déjoue tous les pronostics. C'est vrai qu'il y a d'énormes surprises, en premier lieu la prestation mitigée voire moribonde de la Côte d'Ivoire qui s'est finalement qualifiée miraculeusement après la victoire du Maroc sur la Zambie lors de la dernière journée des phases de poules. On peut dire que c'est une vraie surprise qui a déjoué tous les pronostics avec à la clé le limogeage du sélectionneur Gasset. Deuxièmement, il y a l'élimination de deux grands pays, la Tunisie et le Ghana, qui étaient en coupe du monde au Qatar et dont personne n'aurait misé sur leur élimination au premier tour. Enfin on peut également citer le cas de l'Algérie, vainqueur de la CAN en 2019 et qui a, depuis 5 ans, été au sommet du football africain de manière régulière. Ce sont de vrais surprises dans le mauvais sens du terme. A côté de ces surprises du pôle négatif, il y a des surprises agréables, et là on peut dire que très peu de spécialistes auraient pronostiqué sur les performances du Cap Vert et de la Guinée Equatoriale. Là ils ont véritablement déjoué les pronostics de tous les bookmakers.

Offensivement, le spectacle était au rendez-vous avec très peu de score nul ou vierge. Quelles sont les facteurs ayant contribué aux 89 buts au premier tour ?
Le spectacle était vraiment au rendez-vous. Et ceci est perceptible dans les statistiques notamment dans le nombre de but : 89 buts inscrits contre 68 au Cameroun à la CAN 2021 soit une augmentation de plus de 30%. Je pense que le nivellement progressif des équipes dîtes de seconde et troisième zones est un facteur objectif d'explication de cette tendance. Bien plus, l'Afrique forme et produit de plus en plus de très bons attaquants pour le football international, contrairement au années 80, 90 et 2000. Et tous sont au rendez-vous. Ensuite, il y a les projets de jeu et les philosophies de jeu modernes d'aujourd'hui qui mettent plus d'accent sur l'animation offensive, les entraîneurs s'en sont accaparés. Enfin, l'impact de la VAR n'est pas à négliger car nombreux sont les buts et les penalties qui ont été validés après consultation de la VAR, ce qui n'avait pas forcément été le cas dans les éditions précédentes. 

Depuis le début de la CAN à 24 en 2019 en Egypte, on ne parlait même pas des trois meilleurs troisièmes. Pourquoi cette fois-c...

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