Lions indomptables : autopsie d’un échec

Troisième de la CAN en 2021, le Cameroun s’arrête en huitièmes de finale cette fois en Côte d’ivoire. Un résultat en deçà des attentes des Camerounais et de l’équipe qui a martelé vouloir aller le plus loin possible. Mais il faut croire qu’elle n’avait pas les moyens de dépasser cette étape. Le Cameroun, lors de cette édition, c’est un match gagné, un nul, deux défaites, cinq buts marqués pour huit encaissés. C’est surtout un visage peu reluisant. Il va pourtant falloir se relever très vite avec les nombreuses échéances qui attendent : les éliminatoires de la Coupe du monde 2026 et de la prochaine CAN 2024. Et un diagnostic sans complaisances de ce qui n’a pas marché s’impose plus que jamais, car cet échec est la conséquence de nombreux dysfonctionnements. 

Le jeu et les joueurs
José Peseiro, le sélectionneur du Nigeria, a avoué avant le match de samedi dernier avoir beaucoup regardé les vidéos des Lions. Il n’a donc pas eu de mal à établir une stratégie puisque le jeu camerounais se résume en quelques mots : stéréotypé, prévisible et caractérisé par une possession de balle stérile. Dès le premier match, le Cameroun a manqué de variété avec des passes généralement latérales ou vers l’arrière. Le milieu de terrain a été particulièrement transparent, incapable d’alimenter une attaque inoffensive. Au plan défensif, on a noté des problèmes d’organisation et de rigueur dans les placements, ainsi qu’un manque de communication.
Incapables de comprendre les consignes selon le manager-sélectionneur, les Lions ont surtout semblé perdus dans ces systèmes continuellement en mouvement et parfois improvisés. En dehors de la deuxième mi-temps contre la Gambie où on a vu des guerriers, on n’a jamais eu l’impression qu’ils avaient vraiment envie de se surpasser et d’aller au-delà de leurs capacités. Il a clairement manqué un leader technique dans cette équipe sans caractère.

Le coach
Si l’on en croit la nouvelle théorie du manager-sélectionneur, la débâcle du Cameroun s’explique par le manque d’expérience, la jeunesse et le manque d’envie de son équipe. Quelle est la part de responsabilité du technicien dans tout cela ? Rigobert Song reste droit dans ses bottes. Comment ne pas parler de cette équipe qui change à tous les matchs, même s’il a une bonne explication : « il peut y avoir des blessés, des situations qui nous obligent à souvent changer l’&e...