Boko Haram: les visages de la guerre

Une concertation entre le Premier ministre, chef du gouvernement et la délégation du Conseil de sécurité vendredi a dégagé les défis sur le théâtre des opérations.

S.E. François Delattre, ambassadeur de France auprès du Conseil de sécurité parle d’un «entretien très approfondi, extrêmement utile avec le Premier ministre et les membres du gouvernement ». Au sortir de la concertation de vendredi, le diplomate français et les autres 14 représentants des pays membres de l’institution onusienne ont eu une idée précise de la guerre contre Boko Haram que mène le Cameroun depuis plusieurs mois.
La rencontre d’échanges avait en toile de fond l’impact de la guerre et des mesures prises, à travers des exposés de quelques membres du gouvernement. Le ministre délégué à la Présidence chargé de la Défense, Joseph Beti Assomo, a, par exemple, présenté l’état des lieux de la lutte sur le théâtre des opérations, assorti des défis et perspectives. Une guerre sanglante et impitoyable qui a nécessité un déploiement exceptionnel des forces de défense et de sécurité. Aussi a-t-elle occasionné le déplacement des flux des personnes des pays voisins en terre camerounaise (réfugiés) et à l’intérieur du Cameroun. Le ministre de l’Administration territoriale et de la Décentralisation, René Emmanuel Sadi, face à ce défi majeur, a présenté les dispositions d’accueil et de gestion prises par le gouvernement. Le Cameroun a ainsi bénéficié de l’assistance humanitaire des Nations unies, à travers le Haut-commissariat pour les réfugiés. Un accord tripartite de rapatriement volontaire des réfugiés nigérians a d’ailleurs été signé jeudi entre cette institution, le Cameroun et le Nigeria. Sur un autre plan, le gouvernement a engagé des mesures vigoureuses destinées à lutter contre les causes profondes du terrorisme et de la radicalisation. Des dispositions prises ont été présentées par le ministre Alamine Ousmane Mey des  Finances et le ministre délégué auprès du MINEPAT, Yaouba Abdoulaye. Tout comme l’impact du Plan triennal « Spécial jeunes » sur l’extrémisme violent, par le ministre Mounouna Foutsou.

 

René Emmanuel Sadi: « Nos besoins sont évalués à 191 milliards de F »

Ministre de l’Administration territoriale et de la Décentralisation, dresse le bilan de la visite des ambassadeurs du Conseil de sécurité de l’ONU

Monsieur le ministre, quel bilan faites-vous de votre descente ce vendredi à Maroua, une étape qui marque la fin au Cameroun de la mission de la délégation des 15 membres du Conseil de sécurité de l’ONU ?
D’abord, il faut dire que je suis là sur les hautes instructions du président de la République pour accompagner cette délégation. Après l’audience qu’il a eue avec cette délégation onusienne, j’ai été chargé avec le ministre délégué auprès du ministre des Relations extérieures chargé du Monde islamique, d’accompagner nos hôtes au moment où ils font l’étape de Maroua et quittent notre pays. Je peux vous dire que les contacts qu’ils ont eus, que ce soit au niveau du Premier ministre où les échanges ont été organisés avec les membres du gouvernement, que ce soit au cours de l’audience que le chef de l’Etat a accordée à ces hôtes de marque, je pense qu’ils ont tous saisi l’occasion pour témoigner la reconnaissance de la communauté internationale au Cameroun. Reconnaissance de tous les sacrifices considérables qui ont été consentis par le gouvernement camerounais depuis quelques années que nous avons sur notre sol tant de réfugiés venus des pays voisins et frères. Des réfugiés nigérians dans l’Extrême-Nord  et des réfugiés centrafricains à l’Est du pays. Au total, on estime leur nombre  à 360 000 personnes. Cette estimation reste d’ailleurs approximative dans la mesure où d’autres réfugiés sont à l’intérieur du pays et bénéficient de l’hospitalité du Cameroun. Donc, ces gens ont tenu à témoigner la reconnaissance de la communauté internationale.
Qu’ont-ils dit sur la manière dont le Cameroun traite ces réfugiés ?
Ils ont félicité le Cameroun pour la manière dont nous traitons ces réfugiés qui sont dans des camps et bénéficient des facilités et d’un encadrement sanitaire. En matière d’alimentation ils sont ravitaillés, et même en matière scolaire, il y a des structures qui ont été mises en place avec le concours des organisations humanitaires internationales. Voilà ce que je peux noter comme premier constat dans le cadre de cette rencontre entre les pouvoirs publics camerounais et ces hôtes de marque des Nations unies. Et puis, ce que je retiens également, c’est qu’ils ont pris l’engagement de faire connaître un peu plus à la communauté internationale cette réalité à laquelle le Cameroun est confronté. Certains ont d’ailleurs même parlé de façon tout à fait sincère d’une guerre quelque peu oubliée ou négligée par la communauté internationale. Car, il ne s’agit pas seulement de lutter contre Boko Haram qui veut perturber la quiétude des populations camerounaises. Il s’agit de lutter contre Boko Haram qui est une secte terroriste. Et le terrorisme est devenu aujourd’hui une menace planétaire et ...

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