« Les jeunes doivent cesser d’être des observateurs »

Pr. Manassé Aboya Endong, enseignant de Science politique à l’Université de Yaoundé II – SOA, directeur exécutif du Groupe de recherches sur le parlementarisme et la démocratie en Afrique (Grepda).

Certains observateurs estiment que les jeunes ne s’intéressent pas assez à la politique. Qu’est-ce qui pourrait, d’après vous, justifier cette perception ?
Le désintérêt des jeunes pour la politique demeure une réalité ambiante en général et un problème constant dans notre environnement politique en particulier. Il met globalement en évidence les préjugés d’ensemble et les déceptions qu’ont les jeunes à l’endroit de la politique. En effet, la plupart des jeunes sont en quête d’exemplarités ou de repères, et pensent encore que la politique est un milieu hostile à l’émergence significative de leur catégorie sociale ; ce milieu étant pour eux, inapte à les séduire à travers la mobilisation des solutions d’ensemble à leurs problèmes de base ou de leur autonomisation, dont prioritairement celui de l’emploi. Dès lors, la politique reste une perspective lointaine, tant que leurs problèmes de survie quotidienne ou d’épanouissement individuel restent hypothétiques… 

En tant que simples citoyens ou militants d’un parti politique, que représentent-ils réellement dans le jeu politique au Cameroun ?
En tant que citoyens ou militants d’un parti politique les jeunes bénéficient des politiques inclusives promues par la loi électorale pour représenter dans leur proportion réelle cette catégorie sociale au sein des différentes instances dirigeantes de l’Etat. En effet, la proportion des jeunes est dosée de manière à leur permettre de faire corps avec les autres catégories sociales (femmes, adultes) dans le jeu politique. Cette représentation spécifique leur permet de prendre la mesure de leur responsabilité dans la société et de ne plus se projeter seulement par rapport à leur catégorie restreinte, mais par rapport à la communauté élargie. 

Que gagnerait la jeunesse à s’impliquer plus activement dans ce domaine ?
Considérée comme étant le fer de lance de la nation par le Chef de l’Etat, la jeunesse est incontournable dans l’édification d’une société camerounaise prospère et compétitive. Son implication active dans la politique consoliderait davantage son impact en faveur d’une citoyenneté responsable, susceptible de rendre solidaire et responsable la jeunesse face aux enjeux politiques de plus en plus multiformes. En effet, la politique a besoin de son apport particulier, à travers sa vitalité, son dynamisme, sa créativit&eacu...

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