Promotion des investissements : il faut des bases solides

L’importance des investissements productifs était l’un des sujets majeurs évoqués lors de la 9e édition du Salon international de l’entreprise, de la PME et du partenariat de Yaoundé (Promote 2024) qui s’est achevée hier sur le thème : « Secteur privé, év

Le « Cameroon Investment Day » organisé le 23 février dernier par l’Agence de promotion des investissements (API) a permis d’aborder cette problématique qui sera à nouveau sous les feux des projecteurs à l’occasion de la quatrième édition du Cameroon Investment Forum (CIF) et de la quatrième session du Marché de l’investissement prévues du 17 au 19 avril 2024 à Douala.  
Si la question de l’investissement préoccupe à ce point, c’est parce que sa résolution conditionne en partie l’accélération de la croissance économique. Car l’investissement a un double effet positif sur la croissance : un effet d'offre qui est source de croissance et un effet de demande qui la favorise. L'investissement est aussi le moteur de l'innovation et donc du progrès technique. Historiquement, les pays dont la croissance est la plus rapide se caractérisent par un taux d’investissement élevé.
Ainsi, il est par exemple généralement supérieur à 30 % du Produit intérieur brut (PIB) dans les pays d’Asie orientale en développement rapide. Le Cameroun ayant l’ambition de devenir à l’horizon 2035 un pays émergent (à revenu intermédiaire de la tranche supérieure), il doit booster son taux de croissance qui est actuellement de moins de 5% pour le porter au-dessus du seuil décisif de 7%. D’ailleurs, la Stratégie nationale de développement en cours de mise en œuvre vise une moyenne annuelle de 8,1% sur la période 2020-2030.
Seulement, pour atteindre les buts recherchés, le taux d’investissement du Cameroun par rapport à son Pib doit être d’au moins 25% et cela sur plusieurs décennies. Ce taux était de seulement 20% environ en 2023, dont moins de 4% pour l’investissement public, d’après le directeur général de l’Économie et de la Programmation des investissements publics au Minepat, Isaac Tamba. C’est dire qu’il y a encore d’importants efforts à faire pour réaliser les investissements qui permettront de donner un coup d’accélérateur à l’activité économique en valorisant le riche potentiel du Cameroun.
Un pays riche en matières premières agricoles, sylvicoles, minières, etc. qui ne demandent qu’à être mises en valeur localement. Il faut donc multiplier les investissements productifs dans différents secteurs porteurs de croissance pour créer plus de richesses, plus d’emplois, réduire la pauvreté et améliorer le niveau et le cadre de vie des populations. C’est également à travers les investissements massifs dans la transformation locale des nombreuses matières premières que le Cameroun va réduire le déficit structurel de sa balance commerciale, estimé selon l’Institut national de la statistique en 2022 à -1 428 milliards de F.
Un travail est entamé dans ce sens pour augmenter les investissements. Les réflexions menées dans le cadre de la troisième édition du CIF en 2019 avec pour thème : « L’industrialisation à travers l’import-substitution », étaient focalisées sur les filières riz, maïs et aquaculture. L’objectif étant de promouvoir la production locale et la transformation des matières premières afin de résorber le déficit de la balance commerciale fortement grevée par des importations massives et onéreuses, en particulier des produits alimentaires de grande consommation.
Recherchant un nouveau paradigme pouvant amener le Cameroun à inverser progressivement la tendance déficitaire de sa balance commerciale, l’API et ses différentes parties prenantes au CIF en 2019 ont adressé des recommandations au gouvernement en vue de la mise en place d’une politique d’industrialisation axée sur l’import-substitution, afin de favoriser le redressement de notre balance commerciale et accélérer ainsi notre dynamique de croissance économique. Au niveau de l’API, une stratégie basée sur la promotion desdites filières a été élaborée. Elle a permis à l’institution, en synergie avec les départements ministériels sectoriels ainsi que les autres parties prenantes, d’entamer un processus visant à attirer davantage d’Investissements directs étrangers (IDE) dans les différents segments critiques qui constituent des niches d’investissement dans ces trois filières.
La mise en œuvre de cette stratégie a permis à cette institution d’octroyer deux importants agréments dans les filières ciblées à savoir : un projet de construction et d’exploitation  d’une usine de fabrication de farine de maïs dans la ville de Ngaoundéré dont l’investissement projeté est de 450 millions de F et plus de 70 emplois à créer ;  un projet&n...

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