« L’igname type de Mbe est de type particulier »

Le processus de labellisation de l’igname de Mbé est lancé. Comment est-ce que cette initiative peut-elle révolutionner la filière dans cette partie du pays ?
L’igname de Mbé est de type particulier. Et comme je l’ai toujours dit, on ne créé pas l’indication géographique (IG) parce que la nature se charge elle-même de le faire. Lorsque le processus de labellisation sera terminé, les différentes chaînes de valeur vont accompagner cette igname unique. Sa technique de production, sa transformation, son transport et sa commercialisation, sans oublier le tourisme qui va également se développer. Ceci, parce que la spécificité de cette igname réside dans le fait qu’elle est cultivée dans une zone climatique soudano-sahélienne. En plus de cela, il faut savoir que la rémunération d’un produit bénéficiant d’une IG doit couvrir le coût de production souvent plus élevé que celui des produits industrialisés ou importés, afin d’assurer un certain niveau de rentabilité, voire de durabilité. La durabilité économique supposant des améliorations en termes de revenus des producteurs et de qualité de vie et doit permettre de dynamiser l’économie globale du milieu rural.

Vous avez relevé que la force de l’indication géographique réside dans la bonne structuration du groupement. A quoi faites-vous référence ?
Cette restructuration est présentée sous forme de cahier de charges qui est la boussole de l’indication géographique. C’est ce document qui fixe les règles d’usage d’une indication géographique, des caractéristiques de l’igname de Mbé. Son élaboration constitue une étape très importante. Car, ce cahier de charges constitue la norme volontaire que les acteurs locaux doivent respecter pour être en droit d’utiliser l’IG. L’objectif du cahier de charges est de définir les exigences pour l’usage de l’IG mises en pratique par les producteurs de la zone délimitée pour obtenir une qualité spécif...