De l’audace, Mesdames !

Le 9 novembre 2023, le ministre de l’Administration territoriale, Atanga Nji Paul a, dans un communiqué rendu public, annoncé la reconnaissance officielle de 40 nouveaux partis dans l’espace politique camerounais. Portant le total des formations politiques légalisées au Cameroun à 369. A la lecture de l’acte mentionné plus haut, l’on a dénombré quatre femmes à la tête des nouveaux partis politiques. Soit 1/10e du total. Pour ceux qui connaissent quelque peu le fonctionnement de la scène politique camerounaise, rien de vraiment surprenant à cela. Il en a toujours été ainsi, serait-on tenté de dire. Si elle constitue la partie la plus importante de la population camerounaise, les femmes n’ont pas toujours occupé toute la place qui devrait être la leur dans ce domaine. Si elles sont pourtant présentes en nombre dans les partis politiques, elles sont peu nombreuses à occuper les devants de la scène, se limitant parfois à des rôles d’animation. Beaucoup attendant parfois le coup de pouce du destin.
Sur le plan électoral, beaucoup a été fait, tant par le législateur que par les pouvoirs publics pour permettre une meilleure représentativité de la femme sur la scène politique. Des améliorations ont été apportées dans le cadre de la loi portant Code électoral, pour une meilleure prise en compte du facteur genre pour ce qui est de la constitution des listes de candidatures. Des formations politiques sont montées au créneau pour imposer des quotas de femmes dans les listes présentées aux diverses élections. Cas particulier du Rassemblement démocratique du peuple camerounais où son président national, Paul Biya, a mis un accent particulier sur le sujet avec des circulaires, dont la stricte application a permis d’accroître le nombre de femmes dans les instances électorales (Parlement, conseils régionaux, conseils municipaux…) Pour le reste, la donne change. Il devient dès lors difficile d’envisager des mécanismes qui placeraient des femmes à la t&...