Conjoncture en Afrique centrale : des prévisions optimistes

Pour sa première sortie officielle depuis sa prise de fonction, Yvon Sana Bangui, gouverneur de la Banque des Etats de l’Afrique centrale (BEAC), et président statutaire du Comité de Politique monétaire, était face à la presse sous régionale. C'était à l'issue de la première session ordinaire de cette instance, qu’il dirigeait pour la première fois. Objectif, échanger avec la presse, dans une ambiance conviviale. Ce, malgré les prévisions qui, sans être alarmantes, ne sont pas très gaies.
En effet, après analyse de la situation dans le monde et des réalités de la sous-région, il ressort que la poussée inflationniste, malgré une tendance baissière depuis février 2023, restera très au-dessus du seuil de convergence de la Cemac, à 5,5%. On enregistrera également une dégradation des indicateurs des finances publiques pour avoir un solde budgétaire fixé à - 0,2%, contre 0,0% en 2023. Autres données prévisionnelles dans l'orange, le repli du niveau des réserves de change qui ne permettront de couvrir les importations de biens et services que durant 4,3 mois en 2024, contre 4,8 mois l'an dernier. En cause, d’importants investissements publics, notamment la réhabilitation des infrastructures énergétiques, l’augmentation des importations, le durcissement des conditions à l’internationale. Mais selon Yvon Sana Bangui, « la BEAC ne ménagera aucun effort pour une bonne mise en œuvre d’actions visant à avoir des performances plus rassurantes, notamment la règlementation des changes. » 
Toutefois, certains indicateurs seront de nature à maintenir le moral au beau fixe. Il s'agit par exemple de la croissance qui s'établirait à 3,6% cette année, contre 2% en 2023. « Ce sera la première fois en près de 10 ans que le taux de croissance dépasse la barre des 3% dans la CEMAC », s’est réjoui le gouverneur. Autres indicateurs à saluer, la masse monétaire qui a augmenté, pour s'é...