« Elecam a raison de s’ajuster régulièrement »

Dr Nicolas Serge Ndock, politologue, enseignant de science politique à l’Université de Ngaoundéré.

Face à diverses difficultés rencontrées dans le processus d’inscription sur les listes électorales, Elections Cameroon (Elecam) propose régulièrement de nouvelles stratégies. Pourquoi est-ce si important de s’adapter dans le cadre de cette activité ?
Il est très important, je dis même impérieux, pour Elecam, malgré les difficultés rencontrées sur le terrain des campagnes d'inscription sur les listes électorales, de multiplier et d’améliorer les stratégies afin de rendre davantage massives l’enrôlement de nouveaux électeurs. L’idée ici est de se mettre à jour face à des obstacles qui varient et changent régulièrement. Il faut noter que les cibles des campagnes d’inscription sur les listes électorales ne sont pas les mêmes et ne partagent pas les mêmes réalités. Ce qui fonctionne avec les hommes ne fonctionnera pas forcément avec les femmes. Idem pour les jeunes. Elecam a donc tout intérêt à s’ajuster en permanence en fonction des besoins et des évolutions sur le terrain. C’est important parce que les inscriptions massives des citoyens sur les listes électorales sont un indicateur de l’intérêt que les citoyens ont pour le système électoral et pour la participation politique. C’est aussi le révélateur de la confiance que les citoyens éprouvent vis-à-vis du système démocratique mis en place.

Multiplier les initiatives ne peut-il pas aboutir à une déperdition des énergies ?
Pas vraiment. Multiplier des initiatives n’est pas une mauvaise chose en soi. Ce qui importe c’est de multiplier des initiatives efficaces et implémenter des programmes qui vont dans le sens d’encourager les gens à trouver de l’intérêt à s’inscrire sur des listes électorales. Tout dépend des objectifs de départ et des résultats obtenus à la fin. Ce faisant, Elecam remplit aussi une mission d’éducation civique et démocratique en direction des citoyens. C’est quelque chose qu’il faut plutôt encourager. 

Malgré toutes ces stratégies, les jeunes et les femmes continuent de trainer le pas. Que peut-on encore faire pour convaincre le plus grand nombre de se faire enrôler ?
Au Cameroun, les jeunes et les femmes sont les plus impliqués dans les activités socio-économiques informelles et précaires. En raison de leur précarité socioéconomique, ils trouvent peu d’intérêt, au-delà des questions de survie de la quotidienneté, à accorder leur temps à d’autres activités qu’ils considèrent comme une pure perte de temps ou non rentables. Ce n’est pas quelque chose d’aussi simple. Il serait plus efficace pour Elecam, avec les autres acteurs tels que la société civile et les partis politiques d’accentuer la sensibilisation des jeunes et des femmes en expliquant à ces catégories soc...

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