Partis politiques : ces crises internes qui interrogent

Le président du Parti camerounais pour la réconciliation nationale (PCRN) et son prédécesseur sont engagés en ce moment dans une bataille sans merci ayant pour enjeu le contrôle de la présidence du parti. Le bras de fer entre Cabral Libii et Robert Kona, revenu comme par enchantement au-devant de la scène il y a quelques mois, semble avoir atteint son paroxysme après la valse des exclusions annoncées fin mars par les deux rivaux. Si bien qu’on ne sait plus, dans cet imbroglio, qui a la légitimité pour représenter cette formation politique empêtrée dans une crise interne depuis 2023. L’opinion commence à se demander qui sera le porte-étendard de ce parti à la prochaine présidentielle. Bien plus, à l’occasion des législatives et municipales attendues, des listes concurrentes sous la même bannière seront-elles présentées par les chefs de file des tendances qui s’affrontent avec les conséquences de droit que l’on imagine au regard de la jurisprudence en la matière ? En tout cas, rien ne laisse penser que d’ici la tenue de ces échéances capitales, la hache de guerre sera enterrée entre Cabral Libii, le président du PCRN, et Robert Kona, l’un des fondateurs de la formation politique qui tente de l’évincer au motif que Cabral Libii aurait usurpé son parti. Les positions sont tranchées depuis que la crise s’est envenimée. En effet, dans un document transmis par correspondance au ministre de l’Administration territoriale, le secrétaire général de cette formation politique, Boubakari Massardine, avait annoncé l’« exclusion définitive de monsieur Kona Robert, ex-président national du PCRN ». La réponse immédiate du concerné relevait de la loi du talion. Puisque dans une autre correspondance, elle aussi adressée au même membre du gouvernement, le 28 mars 2024, Robert Kona, qui se présente comme le « président-fondateur » du PCRN, annonçait l’exclusion définitive de 24 militants du parti « conformément à leur désir immodéré d’exclusion du président-fondateur du PCRN ». Parmi les personnes qui perdent ainsi leur qualité de membre du parti figurent entre autres le président Cabral Libii et Boubakari Massardine, celui qui avait transmis la lettre d’exclusion de Robert Kona.   
L’enjeu est de taille. Car de l’issue de ce conflit arbitré par la justice (plainte de Robert Kona déposée au tribunal à Kaélé) et par l’administration, dépendra la participation de Cabral Libii à la présidentielle de 2025, tout comme, au niveau d’Elecam, l’acceptation des listes que lui et ses partisans pourraient déposer en vue des futures législatives et municipales. Le moins que l’on puisse dire est qu’une épée de Damoclès est suspendue au-dessus de la tête de Cabral Libii qui n’a toujours pas réussi à tenir le Congrès de son parti depuis décembre dernier faute d’autorisation administrative. Pour décrypter l’avenir, la réaction du ministre au courrier du secrétaire général du PCRN donne un indice loin d’être anodin. Dans une correspondance signée le 27 mars et adressée à Boubakari Massardine, le membre du gouvernement indiquait ne pas pouvoir « prendre acte de la décision susvisée pour violation des statuts du PCRN et défaut de qualité ». Cette manière elliptique de répondre signifie-t-elle que c’est l’exclusion des 24 militants décidée par Robert Kona qui sera finalement validée par la tutelle des partis politiques ? La suite du feuilleton lèvera en tout cas le voile sur les dessous de l’intrigue.                                                                                                                                                      Pendant que la crise au PCRN tient le public en haleine, l’autre curiosité du landerneau politique vient du Mouvement progressiste (MP). Ici, quatre ans après l’annonce de sa démission, Jean-Jacques Ekindi, fondateur et ex-coordonnateur général de ce parti qui avait jeté l’éponge le 30 avril 2020, tout en annonçant son intention de retourner à ses premiers amours, à savoir le RDPC au pouvoir, a convoqué à la surprise générale, la 5ème convention extraordinaire du MP pour le 27 avril 2024 à Douala en se présentant comme « gestionnaire des affaires courantes ». Objectifs : constater la vacance du comité exécutif constitué par les 10 coordonnateurs régionaux, élire un nouveau coordonnateur général en remplacement du démissionnaire et élire un comité exécutif de transition, entre autres. Comme il fallait s’y attendre, Hilaire Nzipang, qui assure le leadership de cette formation politique de manière provisoire depuis janvier 2024, conteste à Jean-Jacques Ekindi ce droit. Bien plus, Hilaire Nzipang qui a été d&...

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