Somalie : une nouvelle ère

La Somalie a basculé le 30 mars dernier au suffrage universel et au régime présidentiel. L’adoption par le Parlement d’une nouvelle Constitution permet au pays de revenir au principe d’« une personne, une voix » dès les élections locales prévues le 30 juin 2024. Un véritable ouf de soulagement pour la population qui pourra désormais élire directement ses dirigeants. Par ailleurs, après la prochaine élection prévue en mai 2026, le poste de premier ministre doit être remplacé par celui de vice-président qui sera élu dans le même bulletin que le président de la République. Les élections aux conseils locaux devront servir de base pour les élections au niveau national. Elles devront se tenir à la « proportionnelle avec liste fermée » et mettront aux prises deux formations politiques uniquement.
Depuis la prise de pouvoir en 1969 par Siad Barré, renversé en 1991, les scrutins se déroulaient jusqu’ici selon un processus complexe indirect, véritable cause de luttes de pouvoir et d’instabilité de ce pays de la Corne de l’Afrique. Au lendemain de la chute du président somalien, le système politique s’est articulé autour de la multitude de clans et sous-clans qui constituent la société. Une situation qui profitait aux islamistes radicaux shebab en activité en Somalie depuis 2007. La nouvelle loi fondamentale vient remplacer l’ancienne en vigueur depuis août 2012, alors que le processus de révision et d’amendement était en cours depuis une dizaine d’années.
Mais, l’initiative du président somalien, Hassan Cheikh Mohamoud, est fortem...