« Il est nécessaire d’injecter des moyens financiers dans la filière »

François Djonou, président de l’Interprofession avicole du Cameroun.

Après être passée par des crises successives, la filière avicole affiche des indicateurs au vert, notamment sur son segment production. Quels sont les facteurs qui ont permis ce relèvement et comment maintenir cette dynamique, voire aller plus loin ?
La filière avicole a effectivement traversé des crises sévères ces huit dernières années. L’une des crises qui a impacté significativement l’activité est la guerre en Ukraine. Les prix des matières premières ont doublé sur le marché international dès le début de cette guerre. Ce qui a entraîné la chute de moins de la moitié de la production avicole en 2021. L’amélioration en bourse avec les efforts des aviculteurs ont permis à ce jour de retrouver le chemin de la croissance. Cette croissance doit être soutenue par l’Etat pour permettre aux aviculteurs d’accroître rapidement la production. Ils ont été en majorité ruinés par ces différentes crises et la plupart des installations avicoles sont en arrêt. Il est donc nécessaire d’injecter des moyens financiers dans cette filière à travers des subventions diverses. Le maïs et le soja doivent être produits suffisamment pour soutenir durablement la filière avicole. La disponibilité de ces deux principales matières premières permettra de baisser les coûts de production et de réduire significativement le prix de vente des poulets.

La transformation apparaît comme le ventre mou de la filière. Quelles sont les mesures à mettre en place pour permettre son décollage ?
L’Etat a pris des mesures fiscales incitatives dans la loi de finances de cette année, annulant pour 24 mois les droits de douane et taxes sur les importations de matériels avicoles. Les opérateurs économiques devraient saisir cette opportunité pour investir dans la transformation des produits avicoles. On devrait avoir une visibilité à long terme surtout sur l’offre en maïs pour pouvoir prendre la décision de se lancer dans ce segment. Un opérateur économique n’investira pas dans la transformation tant qu’il n’est pas sûr d’avoir en permanence des poulets en quantité suffisante.  

Des projets d’usines d’abattage ont vu le jour dans la région de l’Ouest, sans suite. A quelles difficultés font face les acteurs de la transformation au Cameroun ?
La difficulté majeure pour les usines d’abattage est la disponibilité des poulets et de façon régulière, car le poulet constitue la matière première de l’usine. Il faut résoudre en amont ce problème pour que l’activité d’abattag...

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