Traditions : un nouveau chef chez les Babadjou
- By Yannick ZANGA
- 12 sept. 2024 16:33
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A la veille de l'intronisation de Sa Majesté Kaffo Sambankeing Langevin en tant que 11e chef supérieur du groupement Babadjou, Jean Tchoffo, président du Comité de pilotage de la cérémonie d’intronisation et Secrétaire général du Ministère de l’Economie, de la Planification et de l’Aménagement du territoire, revient sur l'importance de cet événement tant attendu. Il évoque la symbolique de cette cérémonie, la résilience de la communauté durant sept ans de vacance de pouvoir, et les ambitions d'un chef jeune et visionnaire pour l'avenir de Babadjou.
Le 14 septembre prochain, le groupement Babadjou va abriter un événement assez particulier, l’intronisation de son chef supérieur. Qu’est ce qui a suscité une telle initiative, sept ans après le décès du 10e chef supérieur ?
La décision d’organiser l’intronisation du nouveau chef supérieur Babadjou, Sa Majesté Sambankeing Kaffo Langevin, sept ans après le décès de son père survenu le 24 mars 2017, a été longuement mûrie par les notables et les sages de Babadjou. Les élites consultées par la suite y ont adhéré massivement au motif que le jeune chef disposait désormais de tous les atouts lui permettant d’exercer pleinement le commandement traditionnel. En effet, il a été appelé à succéder à son père alors qu’il n’avait que 17 ans. Mais ayant pris la juste mesure des responsabilités qui l’attendaient, il a opté pour la poursuite de ses études couronnées déjà d’un diplôme d’ingénieur des travaux agricoles, avec en perspective de devenir ingénieur agronome l’année prochaine, c’est-à-dire en 2025. Vous conviendrez avec moi que nanti d’un tel bagage intellectuel et ayant bénéficié de l’encadrement que son père, le très regretté Sambankeing Temgoua Bertrand, lui a apporté au plan traditionnel de son vivant, il était temps pour le nouveau chef supérieur de prendre en main le destin de sa communauté. Nous sommes honorés, les membres du Comité d’organisation et moi-même, d’avoir été coptés pour conduire les activités relatives à son intronisation. Nous nous sommes engagés pour que cette intronisation, moment crucial pour le peuple Babadjou, soit organisée de manière à honorer pleinement nos traditions et à renforcer l’unité de notre communauté. Aujourd’hui, nous sommes prêts à ouvrir ce nouveau chapitre de notre histoire avec un nouveau chef qui incarnera l’espoir et le renouveau.
Comment la communauté Babadjou a-t-elle vécu cette longue période de vacance de pouvoir ? Et quelle signification donne-t-elle à l’arrivée sur le trône d’un un nouveau en 2024 ?
Contrairement à ce qu’on aurait pu penser, la communauté Babadjou n’a pas enregistré de problème majeur durant la longue période intérimaire relativement à la gouvernance de la chefferie. Cela aura été possible grâce au rôle stabilisateur des notables, et même de certaines élites dont l’attitude est ici à saluer. Pendant cette longue période, la gouvernance de la chefferie était assurée par deux organes dont les attributions se complétaient. Il s’est agi, d’une part, du Conseil des notables chargés de l’exercice du pouvoir traditionnel et, d’autre part, du Conseil des chefs de troisième degré, chargé de l’encadrement des populations au plan administratif. Cette organisation a permis d’éloigner le sentiment d’incertitude qui pouvait s’emparer des populations, mais aussi les tentatives de velléités qui ne manquent pas souvent en pareille circonstance. Durant ces sept années, la communauté a néanmoins dû faire preuve de résilience et de patience. Le retour du nouveau chef sur le trône est donc perçu comme une véritable renaissance, une nouvelle ère qui s'ouvre pour notre groupement. Cela représente un moment de grande émotion et de soulagement pour tous, mais aussi l’opportunité de raviver notre identité culturelle, de renforcer notre cohésion et d'affronter ensemble les défis futurs sous la guidance d'un leader jeune, fort et visionnaire.
Que représente l'intronisation de ce nouveau chef pour la communauté Babadjou, tant sur le plan symbolique que socio-culturel ?
Symboliquement, elle marque la fin d'une période de transition et le début d'une nouvelle ère pour notre communauté. Elle réaffirme le lien indéfectible entre le peuple Babadjou et ses traditions, représente le gage de la continuité de notre héritage ancestral. Sur le plan socio-culturel, cette intronisation est une occasion unique de rassembler tous les membres de la communauté, qu'ils soient résidents ou issus de la diaspora. C'est un moment unique de communion, de célébration de notre identité culturelle et de renforcement des liens intergénérationnels. Cette cérémonie permet également de mettre en lumière notre riche patrimoine culturel, nos rites et coutumes et d’accueillir de nombreux chefs supérieurs des régions de l’Ouest et du Nord-Ouest, dont la seule présence est un signe d’adoubement du nouveau chef.
L'Association « Meuh Kem » est celle qui organise cette grande cérémonie d'intronisation. Pourquoi cette association ? Qu’est-ce qui a motivé son choix de donner à cette cérémonie une telle envergure ?
Si « Meuh Kem » est le nom que l’on donne au chef pendant la période précédant son intronisation, nous avons voulu en l’espèce en faire la pièce maîtresse du cadre institutionnel dédiée à l’organisation de cette cérémonie. En effet, il y a quelques mois déjà, le chef supérieur Kaffo Sambankeing Langevin, avait convié autour de lui, tous les fils et filles Babadjou de bonne volonté pour penser son intronisation comme 11e chef de la dynastie Lacmago. A cette occasion, il a été mis sur pied une organisation dénommée « Meuh Kem » dont il assurerait l’impulsion entouré de notables, et qui serait dotée d’un Comité de pilotage et d’un Bureau exécutif. L'association a vu en cette cérémonie une opportunité unique de rassembler la communauté, de renforcer notre cohésion sociale et de projeter l'image de Babadjou au-delà de ses frontières tr...
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