Gaz domestique: De nouveau disponible en quantité

I l y a encore quelques mois, trouver une bouteille de gaz domestique relevait du parcours du combattant dans la région de l’Extrême-Nord. Les longues files d’attente devant les points de vente, les prix au-delà de ceux homologués et les pratiques spéculatives étaient devenues le quotidien des ménages. Aujourd’hui, la situation est revenue à la normale. Les bouteilles sont à nouveau visibles dans les points de vente. Pour cause, « le gaz était devenu un intrant agricole », croit savoir Gazawa, un agriculteur rencontré à Katoual, une localité située à la périphérie de Maroua. On l’utilisait pour approvisionner les motopompes en substitution du carburant dont le prix a connu une flambée considérable. C’est ainsi que dans les champs d’oignons ou de tomates, les motopompes alimentées par le carburant frelaté importé du Nigeria ont été remplacées par celles utilisant le gaz. « Je dépensais 7 500 F par jour pour 10 litres de carburant zoua-zoua. Aujourd’hui, une bouteille de gaz à 6 500 F me permet d’arroser mes plantes pendant trois jours », révèle un agriculteur. La demande exponentielle en gaz, estimée à une multiplication par cinq selon la délégation régionale du ministère du Commerce, a rapidement déséquilibré l’offre. D’où l’apparition d’un marché parallèle où le gaz se négociait à 8 500 voire 10 000 F la bouteille de 12,5 kg. De nombreux consommateurs ont ainsi dû s’en remettre à des circuits informels pour se procurer un produit devenu précieux. Toutefois, les autorités n’ont pas tardé à réagir. « Nous avons saisi la hiérarchi...