Exploitation minière : les cours d’eau à protéger

En application de la règlementation portant interdiction de toute activité d’exploitation minière artisanale ou semi-mécanisée sur les lits des cours d’eau, le gouverneur de la région de l’Est a lancé depuis quelques semaines, l’opération baptisée « eaux claires ». Sur le terrain, les embarcations se livrant à ce type d’exploitation minière illicite sont saisies et détruites. L’objectif est notamment de préserver les cours d’eau de la pollution. En effet, lors de l’exploitation minière sur les lits des cours d’eau, des produits toxiques à l’instar du mercure ou du cyanure peuvent se retrouver dans l’eau, contaminant ainsi la chaîne alimentaire lors de leur ingestion par les espèces halieutiques. De même, dans les localités riveraines des cours d’eau où ont lieu ces exploitations, des menaces pèsent sur l’approvisionnement en eau potable des populations et sur les activités des personnes qui vivent principalement de la pêche, à cause de la contamination, voire la raréfaction des poissons. D’avis d’experts, l’utilisation des produits tels que le mercure ou le cyanure est moins couteuse et plus facile à mettre en œuvre par les exploitants, d’où sa prolifération. 
Cette action de salubrité dans le secteur minier est menée dans un contexte où l’organisation Forêts et Développement Rural (Foder) tire la sonnette d’alarme sur les conséquences socio-environnementales de l’exploitation minière artisanale et semi-mécanisée dans la région. Ce, dans deux études menées dans les arrondissements de Batouri, Kétté et Kentzou, dont les résultats ont été présentés au début du mois de mai 2025. La première porte sur la cartographie des sites miniers et les impacts de l’exploitation minière sur le couvert végétal et la conversion des terres agricoles. Foder y révèle notamment que la superficie des ex...