Réforme foncière en Afrique du Sud : pourquoi l’impasse ?

Le 21 mai dernier, Cyril Ramaphosa, le président sud-africain était reçu au pavillon ovale de la Maison Blanche par son hôte Donald Trump. Des sources médiatiques soulignaient l’atmosphère glaciale dans laquelle les échanges se sont déroulés du fait d’un sujet qui fâche à l’ordre du jour : le traitement de certains Afrikaners qui ont trouvé refuge quelques jours avant en terre américaine, « menacés de mort, pourchassés et dépouillés de leurs parcelles sur leur terre natale sud-africaine ». Le président sud-africain devait s’expliquer. « Faux ! », a plaidé Cyril Ramaphosa, argumentant autant qu’il a pu…
La propriété foncière d’actualité, est depuis longtemps une question controversée en Afrique du Sud. Des appels incessants ont été lancés pour que le gouvernement remédie aux injustices héritées du passé en la matière. Faut-il le préciser, l’apartheid avait privilégié la minorité blanche (Afrikaners) au détriment de la majorité noire. La loi sur les terres indigènes de 1913 interdisait aux Noirs d’acheter ou de louer des terres dans l’Afrique du Sud blanche ». Et le Congrès national africain (ANC) s’était engagé dans la redistribution. C’était d’ailleurs l’un de ses principes de lutte contre la discrimination raciale. Et lorsque l’apartheid prend fin en 1994 et que l’ANC arrive au pouvoir, il a déclaré vouloir restituer 30% des terres aux anciens propriétaires d’ici à 2014. Mais un audit réalisé par le gouvernement en 2017 avait montré que plus de 70% des fermes et des terres agricoles étaient toujours détenues par des propriétaires blancs. Bien plus, un grand nombre d’exploitations confiées aux agriculteurs noirs ont échoué en raison d’un manque de transfert de compétences et des capitaux pour les soutenir.
Une nouvelle loi sur l’expropriation en 1975 oblige l’Etat à indemniser les propriétaires fonciers dont on voulait reprendre les terres, selon le principe : « vendeur consentant, acheteur consentant ». Plus récent arrive la loi sur l'expropriation des terres, signée par le président Cyril Ramaphosa en 2025, qui permet l'expropriation sans compensation dans certains cas, lorsqu’elle est jugée « juste et équitable et dans l’intérêt public ». C’est le cas lorsque la propriété n’est pas utilisée et qu’il n’y a pas d’intention de la développer ou d’en tirer profit ou lorsqu’elle présente un risque pour les personnes. De ce fait, le gouvernement affirme que la nouvelle législation ne lui permet pas d’exproprier des terres de manière arbitraire. 
Cyril Ramaphosa, dans un message sur X, soutient que « l’Afrique du Sud, comme les Etats...

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