« Il y a un déficit de socialisation primaire »
- Par Alexandra TCHUILEU N.
- 03 juin 2025 10:26
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Pr. Nathan Onana Noah, sociologue, professeur titulaire des universités, Université d’Ebolowa.
Professeur, la violence, qu’elle soit verbale ou physique, prend une place confortable dans la société camerounaise. Comment en est-on arrivé là ?
Un déficit de socialisation primaire. La socialisation étant la manière par laquelle les acteurs sociaux s’approprient les normes et les valeurs qui guideront leurs comportements en société. Il faudrait noter qu'il y a deux types de socialisation primaire, c’est-à-dire celle qui se passe à l'intérieur de la famille, et secondaire, à l'école. La socialisation peut être réussie ou ratée. Elle est réussie lorsque l’individu s'est approprié les normes et les valeurs. La socialisation est ratée lorsqu'il ne s'est pas approprié ces normes et valeurs. Du coup, quelle que soit sa position sociale, il sera le reflet de sa socialisation primaire. Il est aussi vrai que l’influence du groupe des pairs peut jouer un rôle d'influence à travers l'existence des contre-modèles au sein de la société qui influencent les comportements des individus.
Selon votre analyse, quels sont les facteurs qui pourraient servir d’éléments déclencheurs pour que les gens se laissent submerger par ces émotions négatives ?
Les cas de violence que vous décriez sont ce que j’appelle dans mes recherches, des conflits de consommation. En ce qui concerne les viols entre utérins, il s’agit de l'effet des médias à travers des problèmes culturels ou alors ceux qui sont abandonnés par leurs parents et qui n’ont pas de repères. Les gens se laissent submerger en raison du manque d'espoir.
A l’observation, beaucoup en proie aux difficultés et au stress du quotidien semblent trouver un exutoire dans les comportements violents. Comment y remédier ?
Pour y remédier, l’État camerounais doit prendre des mesures sociales pour redonner espoir aux compatriotes. L’influence du modernisme joue un rôle déterminant car ce dernier milite en défaveur de la crise des modèles sociaux au sein d’une société donnée. Il a un peu plus d’impact parce qu’il fait rentrer des biens dans nos sociétés encore peu développées. Des relais sur place en font la promotion. Il y a ce qu’on appelle la sociologie de la montre. Face à une société de consommation, celui qui observe le plaisir des autres, passe rapidement du savoir au vouloir. Quand on sait pas, on ne peut pas le vouloir. Avec les contacts humains, médiatiques, avec le monde moderne, cela arrive très souvent. Le ministère en c...
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