« Nos produits ne sont pas assez professionnels »
- Par Marie Christine
- 29 Jul 2025 11:58
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Pr. François Marc Modzom, directeur de l’Ecole supérieure des Sciences et Techniques de l’Information et de la communication.
Monsieur le directeur, vous avez décidé de réunir les enseignants de l’Esstic pour parler spécifiquement de la revue des programmes de formation. Pourquoi ?
La revue des programmes de formation a été en réalité instruite par le dernier Conseil de direction de l'ESSTIC. Le constat part de ce que les produits de l'ESSTIC ne sont pas assez professionnels. On part de l'idée que nos programmes sont un peu trop théoriques et pas assez pratiques, assez techniques. On voudrait que les journalistes sachent écrire et faire ce que doivent faire des journalistes. On voudrait que des publicitaires sachent faire des spots de publicité et non pas parler de la publicité comme en simple théorie. Il est question de revenir à la norme 70-30. Nous, nous sommes même en train de dire 75 à 80-20. C’est-à-dire qu'un journaliste qui entre à l’école, sache faire du journalisme, de la pratique, du métier de journaliste. En réalité, c'est une instruction que nous avons reçue du Conseil de direction que nous mettons simplement aujourd'hui en œuvre à l'école.
Comment est-ce que vous appréciez globalement le niveau de vos étudiants ?
La réaction nous vient des employeurs, des milieux professionnels. Lorsque les enfants vont en stage à la SOPECAM, à Cameroon Tribune plus précisément, à la CRTV, le retour, c'est qu'ils ne sont pas bons. Ils ne savent pas écrire. Ils ne sont pas assez réactifs. Parfois, même quand ils sont bons, ils ont des comportements totalement amateurs, c'est-à-dire qu'ils arrivent en retard, ils ont des absences non justifiées, ils ont des comportements inappropriés. Ils vont à une conférence sans prendre de notes. Et puis, ils reviennent se tromper sur les noms des acteurs, des personnalités, etc. Et nous ne pouvions pas ne pas donner raison à ces responsables. Puisqu’ ils sont des utilisateurs, ils ne sont pas des théoriciens. Et quand ils nous font remonter cela, nous le prenons au sérieux.
Est-ce qu'il ne faut pas revoir toute la structure des programmes et donner la part belle aux enseignements à caractère vraiment professionnel ?
Il faut être juste vis-à-vis du passé. Il ne faut pas non plus donner l'impression que tout était mauvais avant. Ce n'est pas ça notre état d'esprit. Il y a eu des choses qui ont été faites. Nous sommes nous-mêmes formés dans cette école. On a des noms, si je prends Alain Belibi, Charles Ndongo et Antoine Marie Ngono, ces aînés. Et puis la génération plus récente, Yves Atanga à Cameroon Tribune. Ce sont des professionnels de référence. Il y en a pratiquement dans toutes les générations. Mais nous devons procéder quand même à une relecture, nous réadapter à l'environnement technologique qui a beaucoup muté. Par exemple, la radio aujourd'hui. Nous, lorsque nous faisions la radio, on travaillait sur bande lisse. Aujourd'hui, les enfants travaillent sur des supports numériques. Ils parlent de radio augmentée, de la radio du futur, de la radio filmée. Nous n'avons pas connu cela. Il faut donc pouvoir se réadapter.
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