Allégations d’expulsions des réfugiés nigérians: le gouvernement fustige la désinformation

 L’intégralité de la déclaration lue devant la presse hier par le ministre de la Communication, Issa Tchiroma Bakary.

«Le porte-parole du Haut-Commissariat des Nations unies pour les Réfugiés a, au cours d'une conférence de presse tenue le 21 mars 2017 à Genève, exprimé les préoccupations du HCR à propos du rapatriement jugé forcé, par le Cameroun, de réfugiés nigérians depuis le début de l'année 2016. Il a notamment décrit une situation où « certains réfugiés arrêtés lors d'une offensive militaire contre les insurgés de Boko Haram, ont été transportés dans des camions vers un camp de déplacés à Banki. Parmi les personnes renvoyées contre leur gré, se trouvaient un enfant âgé d'un an et une femme enceinte de neuf mois qui a accouché le lendemain de son arrivée à Banki ».
Le Gouvernement Camerounais rejette catégoriquement ces allégations dénuées de tout fondement, particulièrement injustes et susceptibles d'entacher l'image d'un pays dont les
efforts méritoires pour accueillir les réfugiés sont unanimement salués, y compris par le HCR.
S'agissant des faits en question, il convient de signaler que le 20 mars 2017, fuyant les opérations de l'armée nigériane contre le groupe terroriste Boko Haram, 841 ressortissants nigérians dont 154 hommes, 288 femmes et 399 enfants, se sont retrouvés au Cameroun. Ils ont été recueillis par les éléments de l'armée camerounaise basés dans la localité de Lafia qui, avec les moyens à leur disposition, leur ont prodigué toute l’assistance nécessaire (alimentation, soins médicaux).
L'état général d'épuisement de ces réfugiés, dont certains étaient blessés par balles, et l'éloignement du camp de Minawao, ont amené les autorités camerounaises, sous la supervision effective du bureau local du HCR et en collaboration avec les autorités nigérianes compétentes, à organiser leur retour sécurisé dans leur pays. Pour ce faire, des camions civils ont été réquisitionnés en appui aux véhicules militaires. Au total, 905 ressortissants nigérians (une soixantaine de réfugiés supplémentaires ayant rejoint les 841 autres) ont été regroupés et acheminés à Banki au Nigeria où ils ont été confiés aux autorités nigérianes, le 21 mars 2017 au matin. Aucun d'entre eux n'a manifesté le désir de rester au Cameroun.
Ces opérations se sont effectuées conformément aux dispositions de l'Accord tripartite signé le 2 mars 2017 en vue du retour volontaire des réfugiés nigérians présents au Cameroun.
Aussi, le Gouvernement camerounais tient-il à exprimer sa profonde désapprobation et à élever la plus vive protestation face aux accusations sus-évoquées qui sont profondément injustes et inacceptables. En matière d'hospitalité, le Cameroun n'a de leçons à recevoir de personne. De tout temps, le pays accueille des cohortes de réfugiés qui trouvent asile sur son territoire. Les communautés locales camerounaises, fortes de leur tradition d'hospitalité et de solidarité, ont toujours hébergé ces personnes en détresse de
manière spontanée. Malgré la cessation des situations de conflit ayant motivé leur départ de leur pays d'origine, bon nombre de ces réfugiés ont néanmoins choisi de demeurer au Cameroun.
Le Cameroun abrite à ce jour plus de 550.000 réfugiés, provenant à titre principal de la République centrafricaine et du Nigéria. Mais on y trouve également d'anciens réfugiés tchadiens, rwandais et burundais. Concernant les réfugiés
nigérians, plus de 87.000 personnes sont actuellement présentes au Cameroun. Plus de 60.000 de ces réfugiés nigérians sont hébergés dans le camp de Minawao, initialement prévu pour 20.000 personnes et dont les capacités d'accueil sont aujourd'hui largement dépassées. Des milliers d'autres réfugiés nigérians sont recueillis par des familles d'accueil, dont les ressources sont pourtant modiques. Cet afflux de réfugiés constitue une charge particulièrement lourde pour les pouvoirs publics, de même que pour les communautés d'accueil dont les ressources déjà limitées, se trouvent soumises à une pression souvent
Le Gouvernement camerounais a aussi et avant tout des responsabilités à l'égard de ses propres populations. Celles-ci pâtissent énormément de la crise sécuritaire et de ses conséquences. A ce jour, la région de l'Extrême-Nord du Cameroun enregistre plus de 200.000 personnes déplacées qui ont dû abandonner leurs maisons et leurs activités dans les zones frontalières, pour fuir les exactions de la secte Boko Haram. Ces dernières ont été recasées dans d'autres villes éloignées de la frontière. Or, dans le même ordre d'idées, il est
avéré que seule une petite partie du territoire nigérian est touchée par les agissements du groupe terroriste Boko Haram. Il serait donc logique que les ressortissants nigérians qui fuient
les exactions de ladite secte, soient recasés dans des zones sécurisées de ce pays. C'est également là, le sens de l'Accord tripartite Cameroun/Nigéria/HCR du 2 mars 2017. Le Cameroun, nonobstant sa générosité et son sens de l'hospitalité, n'a pas vocation à devenir un vaste camp de réfugiés à ciel ouvert.
Le Cameroun a servi - et continue de servir - de sanctuaire pour de nombreuses personnes en détresse. Plus que de critiques, le Cameroun a besoin du soutien accru de la communauté internationale pour l'aider à supporter le fardeau de cette crise humanitaire, en vue d'offrir des conditions de vie décente et de redonner des perspectives d'avenir aux réfugiés et personnes déplacées. Les allégations infondées sus- évoquées sont donc de nature à heurter des populations qui ont toujours fait preuve de générosité à l'égard des réfugiés.
Le Cameroun tient à dire qu'il entend continuer à respecter ses engagements internationaux en matière d'assistance et de protection des réfugiés, et à rester fidèle à l'attitude de compassion qui a toujours été la sienne face à la détresse des
personnes cherchant asile sur son territoire./ »
 

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 L’intégralité de la déclaration lue devant la presse hier par le ministre de la Communication, Issa Tchiroma Bakary

«Le porte-parole du Haut-Commissariat des Nations unies pour les Réfugiés a, au cours d'une conférence de presse tenue le 21 mars 2017 à Genève, exprimé les préoccupations du HCR à propos du rapatriement jugé forcé, par le Cameroun, de réfugiés nigérians depuis le début de l'année 2016. Il a notamment décrit une situation où « certains réfugiés arrêtés lors d'une offensive militaire contre les insurgés de Boko Haram, ont été transportés dans des camions vers un camp de déplacés à Banki. Parmi les personnes renvoyées contre leur gré, se trouvaient un enfant âgé d'un an et une femme enceinte de neuf mois qui a accouché le lendemain de son arrivée à Banki ».
Le Gouvernement Camerounais rejette catégoriquement ces allégations dénuées de tout fondement, particulièrement injustes et susceptibles d'entacher l'image d'un pays dont les
efforts méritoires pour accueillir les réfugiés sont unanimement salués, y compris par le HCR.
S'agissant des faits en question, il convient de signaler que le 20 mars 2017, fuyant les opérations de l'armée nigériane contre le groupe terroriste Boko Haram, 841 ressortissants nigérians dont 154 hommes, 288 femmes et 399 enfants, se sont retrouvés au Cameroun. Ils ont été recueillis par les éléments de l'armée camerounaise basés dans la localité de Lafia qui, avec les moyens à leur disposition, leur ont prodigué toute l’assistance nécessaire (alimentation, soins médicaux).
L'état général d'épuisement de ces réfugiés, dont certains étaient blessés par balles, et l'éloignement du camp de Minawao, ont amené les autorités camerounaises, sous la supervision effective du bureau local du HCR et en collaboration avec les autorités nigérianes compétentes, à organiser leur retour sécurisé dans leur pays. Pour ce faire, des camions civils ont été r...

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