Distribution du cinéma africain: Les balises scientifiques

«Je voudrais espérer, au soir où se tient notre colloque, que nous aurons trouvé non pas la solution au problème de la distribution des films africains dans le monde, mais au moins dressé le cadre de la réflexion, engagé la définition des voies nouvelles, contribué à renouveler l’objectif et le devenir de notre cinéma. » Dans son propos liminaire au colloque scientifique des Écrans noirs, Bassek Ba Kobhio a fixé les attentes lundi dernier avant la leçon inaugurale du Pr. Charles Binam Bikoi, secrétaire exé- cutif du Centre de recherche et de documentation sur les traditions et les langues africaines (Cerdotola). À travers deux axes interrogatifs, l’universitaire a fixé les problématiques liées au thème du colloque placé sous le thème « Les défis de la distribution africaine sur et en dehors du continent ». Face aux nouveaux enjeux, à quelles conditions, sur quelles bases, avec quels objets et modalités, dans quelles directions et pour quelles finalités peut-on pertinemment envisager aujourd’hui une nouvelle pensée cinématographique africaine ? Quel mouvement de pensée, de créativité et d’action collective pourrait être engagé pour préciser conceptuellement, soutenir et accélérer les transformations africaines projetées ou déjà en marche en matière de distribution et en amont de production compétitive du cinéma africain ? À travers une démarche ternaire, le Pr. Binam Bikoi a démontré que la distribution du cinéma et la montée en puissance économique « vont de pair ». Les États-Unis durant les 30 Glorieuses (1945-1975), les nouveaux pays industrialisés ou encore les BRICS actuellement en sont des illustrations au fil de l’histoire. Dans un premier temps, la montée en puissance de l’Afrique « devra, pour réussir, s’inscrire dans une stratégie spécifique non pas de la découverte de la puissance, mais celle de la renaissance, de la remontée ou de la remise en puissance ». Ensuite, en dépit des déficits indéniables dans les systèmes établis, la communauté chaine de valeur du cinéma africain devrait s’interroger et agir sur les con...