Opposition : les régionales comme un tremplin

Petite sensation dans le Nord. Pour les élections régionales qui viennent d’être organisées, le Front populaire pour le Développement (FPD) a engagé une liste dans le département du Mayo-Louti.     Sans compter le moindre conseiller municipal dans ses rangs, le parti dirigé par Doukou Haman a pourtant réussi à gagner un siège au Conseil régional, au milieu des deux poids lourds que sont le Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC) et l’Union nationale pour la Démocratie et le Progrès (UNDP). La campagne électorale discrète auprès des élus d’autres partis a donc porté ses fruits. Cette performance, aussi modeste soit-elle, montre bien que la participation de l’opposition à ces élections régionales n’était pas aussi inutile que certains observateurs l’avaient pensé.
L’examen des résultats proclamés çà et là montre d’ailleurs que d’autres formations politiques ayant une meilleure assise ont réussi à glaner des voix et à obtenir des sièges pour être représentées dans des Conseils régionaux. C’est le cas à l’Ouest. En effet, quoique grand vainqueur, le RDPC devra composer avec l’Union démocratique du Cameroun (UDC) pour la deuxième mandature de suite. Le parti de Tomaino Ndam Njoya ayant raflé tous les 17 sièges en jeu dans le Noun, département considéré comme son bastion. Dans le Haut-Nkam, le Mouvement populaire pour le changement (MPC), avec ses deux sièges, et l'Union des mouvements socialistes (UMS), avec un siège remporté, ont également tiré leur épingle du jeu et seront représentés au Conseil régional. Résultat obtenu après une âpre bataille dans ce département. 
Pour les autres partis, ces élections étaient l’occasion de tester les militants et de regagner confiance pour les échéances à venir. Il y a cinq ans par exemple, assuré de l’emporter dans le Nyong-et-Kelle,...