Mbanga-Pongo : il gaze ses enfants pour du porc-épic

Une mère et ses enfants en pleurs. Ceux-ci de douleur, celle-là de tristesse. La scène s’est déroulée mercredi à Mbanga-Pongo, lieudit « Petit Terrain », arrondissement de Douala III. La gendarmerie, saisie par des voisins que ce concert de lamentations avait alertés, apprendra que le fond de l’affaire se trouvait dans une marmite.
Paul T., 39 ans, chauffeur de profession, bosse actuellement comme vigile – devant une banque à Bonanjo. De temps en temps, il fournit des munitions à Francis, l’époux de sa cadette, chasseur de son état. Lundi dernier, les deux hommes se voient à Ndokoti. La chasse a été bonne : Paul T. reçoit deux porcs-épics, un lièvre et un singe. Il vend le lièvre et le singe afin de pouvoir régler certaines factures. Puis va offrir un des porcs-épics à sa belle-mère, qui habite Madagascar. Le dernier, il se le réserve.
Alvine, l’épouse de Paul T., commerçante de 28 ans installée au marché Dakar, lui mitonne le rongeur, pièce centrale du menu de ce mercredi 10 décembre. Le vigile est de repos ce jour-là, mais il sort « tacler » un peu avec sa moto. Rentré autour de 18h, Paul T. prend une douche et s’attable. C’est là que les problèmes commencent. Le contenu de son assiette est loin de ses attentes. Il constate l’absence de ce qu’un homme en tenue appellera des « morceaux stratégiques » : pas de cuisse, pas de tête…
Paul T. convoque bruyamment son épouse et la somme de s’expliquer : « This one na weti ?! » (qu’on peut traduire par : « Ça c’est quoi ?! » ou : « Qu’est-ce que ça veut dire ?! »). Alvine répond qu’elle a cuisiné le matin avant d’aller au marché, et qu’à son retour le soir, elle n’a pu que constater les manquants. Le chef de famille convoque alors les trois enfants de la maison : Auguste Franck, 16 ans, Alain et Junior (8 et 14 ans). C’est dans la chambre parentale que se fera l’« audition ».
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