Etudes au Maroc: le cas des boursiers

Des retards de paiement de la contrepartie nationale amènent souvent à solliciter les parents au pays.

Journée plutôt ensoleillée ce mardi 21 mars à Rabat, capitale politique du royaume du Maroc. A l’ambassade du Cameroun, sise à la rue Rif-Souissi, de jeunes gens vont et viennent en toute camaraderie. On comprendra très vite qu’il s’agit d’étudiants, plus précisément des membres du bureau de la Camerounian Student’s Association in Morocco (CASAM). Le regroupement du jour vise, selon Salihou Amadou, président de la CASAM, à faire le point des préparatifs de la journée culturelle camerounaise que l’association organise chaque année au mois d’avril. « Mais comme on se retrouve à l’ambassade, on profite toujours pour poser le problème de nos camarades qui rencontrent des difficultés financières, vu que les bourses tardent toujours à arriver. L’un est actuellement malade et en général, l’ambassadeur contribue à assurer la prise en charge », rapporte le jeune étudiant, indiquant que « cette question de difficulté de paiement des bourses perturbe sérieusement les études de certains boursiers au Maroc ».
A l’ambassade du Cameroun au royaume du Maroc, l’on se souvient avoir contenu de justesse une grève d’étudiants au courant de l’année 2015. Nous étions 139 boursiers à attendre le complément de bourse depuis plus d’un an. Les études et même la vie de tous les jours devenait impossible. Las, nous avons tenté un sit-in à l’entrée de la chancellerie », rapporte le président de la CASAM. Fort heureusement, l’action de l’ambassadeur a permis de trouver une solution. Depuis lors, malgré « les tensions de trésorerie au pays », comme le précise S.E Mouhamadou Youssifou, le gouvernement s’efforce à verser sa contrepartie au bout d’un an maximum. Un retard qui demeure long, compte tenu du coût de la vie au Maroc.
En moyenne, « nous avons besoin d’environ 1 800 000 F par an, soit 150 000 F le mois pour vivre convenablement. Mais là, nous sommes à 120 000 F en moyenne, soit 45 000 versés mensuellement par le Maroc et 75 000 F par le gouvernement du Cameroun. Le Maroc paie effectivement sa part chaque fin de mois mais côté Cameroun, il faut attendre la fin d’année pour recevoir la totalité de la bourse de l’année précédente », rapporte l’un des étudiants. C’est dire que « si vos parents ne vous aident pas en première année, jamais vous ne tiendrez… Dès la deuxième année, il faut être un bon gestionnaire pour échelonner l’argent sur les douze mois. Autrement, c’est à nouveau la rame », précise un autre, soulignant que « les coûts de transport sont exorbitants et les loyers dans certaines villes le sont encore plus. Il faut compter avec les besoins quotidiens d’étudiants ».
Au Maroc, les anciens étudiants reconnaissent cependant qu’il y a quelques années, « le gouvernement du Cameroun a relevé le montant de la bourse annuelle de 600 000 à 900 000 F, soit de 50 à 75 mille F le mois mais, compte tenu des charges, cette somme reste insuffisante.

Parole aux étudiants

Romaric Souglanebie Oloum: « J’ai eu la chance de trouver un emploi»

Doctorant en administration des affaires.

« Je suis arrivé au Maroc en 2006 au sein d’une communauté de 35 autres étudiants, boursiers de l’Etat camerounais et du royaume marocain. J’ai effectivement pu étudier dans différents domaines avec au bout, la chance de trouver sur place un travail que j’effectue en parallèle de mes études doctorales. D’autres Camerounais sont venus avant ou après moi, et ont eu des parcours similaires et exercent aujourd’hui dans des entreprises au Maroc. Mais c’est un nombre très limité. Parce que ce n’est pas facile de s’insérer ici. Il y a des préférences qui n’intègrent pas toujours les étrangers. Et même, ce sont les pays partenaires du royaume qui restent prioritaires et le Cameroun n’en fait pas partie. »

Salihou Amadou: « Nous organisons l’accueil des nouveaux »

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