Exposition: « Le feu », cet élément si parlant

Le plasticien camerounais Nestor Nkouandjang dévoile jusqu’au 30 avril une expo de céramique audacieuse à l’Institut français à Yaoundé

 

Sans le feu, que serait la céramique ? Rien, visiblement. Son effet puissant et dévastateur trouve une utilité, et même une nécessité, dans ce domaine particulier de la sculpture. Pas de feu, pas de vases, de statuettes, de décorations murales. Il constitue la norme incontournable de la cuisson de l’argile, qui après avoir été moulée par les mains agiles du sculpteur, prend forme de manière quasi éternelle dans le four ardent. C’est sur cette notion que Nestor Nkouandjang, artiste plasticien camerounais, s’appuie pour son exposition « Le feu », proposée à l’Institut français du Cameroun (IFC) à Yaoundé, jusqu’au 30 avril prochain. Dans le hall de l’IFC, elle trône avec des allures de mastodonte aux côtés de la dizaine d’autres réalisations actuelles comme anciennes du plasticien.
11 ans de travail pour accoucher de cet énorme bébé baptisé « Kemonde ». Une sculpture monumentale composée de plaques et autres formes céramiques ayant subi une cuisson à 1000 degrés Celsius. « Kemonde » signifie, d’après le mot de l’artiste, une vision « Kemite », « c’est-à-dire vision africaine du monde ». Cette œuvre au cœur de l’exposition est une association d’utile et d’agréable, mais avant tout, de portée historique. Deux poteaux faits de sculptures miniatures surplombent une base en forme de fourneau prêt à accueillir les objets en terre. L’artiste célèbre le feu, et souhaite raviver cette flamme qui réconcilie l’humanité. Les sommets des deux pilonnes au-dessus du couvercle toisent presque le visiteur. L’un d’eux dévoile une drôle de trinité formée d’un visage caucasien, d’un pharaon d’Egypte et d’une divinité hindoue, quand l’autre est dominé pa...

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