Santé du travailleur: des risques toujours présents

Sur le plan physique comme mental, les professionnels sont soumis à nombre de dangers desquels certains employeurs tentent de les protéger

 

Des coups de marteau retentissent dans un chantier au lieu-dit « Avant Tropicana » à Yaoundé. Il faut lever les yeux vers le ciel pour apercevoir un jeune homme, assis sur deux planches branlantes, en train de fixer les derniers clous du plafond. Ce charpentier c’est Phillippe Ondoua. A 28 ans, il n’en est pas à son premier chantier. Et aussi loin qu’il s’en souvienne, les conditions de travail ont toujours été les mêmes. « Je n’ai jamais eu de casques, de gants ou de lunettes de protection. Bref des vêtements qui me protègent contre les éclats de pierres ou autres dangers », dit-il. La conversation à peine terminée, le voilà de nouveau qui grimpe sur cette échelle de fortune qu’il a fabriquée de ses propres mains, pour retourner au sommet de la villa. « La dernière échelle était en panne depuis plusieurs jours et comme je veux terminer au plus-vite ma partie du travail, je n’ai pas eu de choix », révèle-t-il. Phillippe est bien conscient des risques qu’il encourt, mais comme nombre de travailleurs dans sa situation, il semble avoir baissé les bras pour réclamer de meilleures conditions de travail.
Et si finalement au Cameroun, certains travailleurs étaient livrés à eux-mêmes ? Cette évidence, les dirigeants de la Caisse nationale de prévoyance sociale (CNPS) veulent la combattre aux côtés du ministre du Travail et de la Sécurité sociale. Le 28 avril dernier, ils étaient réunis à Yaoundé à la faveur de la 21e Journée africaine de la prévention des risques professionnels et de la 15e Journée mondiale de la santé et sécurité au travail. Lysette Ngatchou, directeur général adjoint de la CNPS, entourée des représentants du ministère et du Bureau international du travail ont évalué l’avancée de la situation des travailleurs camerounais dans divers secteurs, et ont abordé notamment la problématique du secteur informel. 164 accidents de travail sont enregistrés toutes les 15 secondes dans le monde. Des chiffres alarmants qui n’épargnent pas le Cameroun.
Il s’agit là de conséquences visibles, mais qu’en est-il de la santé mentale des travailleurs ? Harcèlements, moqueries, coups bas, surcharge de responsabilités, stress… Beaucoup d’employeurs comme d’employés essuient de telles souffrances au quotidien. Antoinette Assoum, comptable, a vu un de ses collègues sombrer dans la dépression à cause des brimades du patron et des collègues. « Il a énormément souffert pendant plusieurs années pour finalement déposer sa démission », reconnait-elle. Démission ou au pire décès, peuvent être des conséquences fâcheuses pour nombre de travailleurs, qui souvent vivent l’enfer en silence.

 

 Pascal Atangana: « La loi protège les travailleurs victimes de harcèlement »

Chef service du contrôle et des agréments au ministère du Travail et de la Sécurité sociale

 

Quelles mesures sont prises pour préserver la sécurité et la santé des travailleurs de manière générale ?


Normalement, chaque entreprise doit avoir en son sein un comité d’hygiène et sécurité au travail. Dans ce cas précis, les délégués du personnel, qui font partie de ce comité au sein de l’entreprise, jouent un rôle de relais très important entre le patron et les autres travailleurs. Les membres des comités d’hygiène et sécurité ont des rencontres mensuelles et font régulièrement des rapports de leurs activités. Pendant ces rencontres, les délégués du personnel, membres desdits comités recensent les problèmes de leurs collègues. Ils doivent se demander si les travailleurs ont une certaine satisfaction morale ? Leurs salaires sont-ils réguliers ? Puis ils soumettent  ces doléances aux chefs d’entreprise qui essayent d’améliorer les conditions de travail. Notre rôle au ministère du Travail est de vérifier que chaque entreprise possède un comité d’hygiène et sécurité. Sinon elle s’expose à d...

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