Liberté de la presse au Cameroun: c’est une réalité

 Propos liminaire du ministre de la Communication à l’issue de la conférence de presse donnée hier à Yaoundé

 

« Mesdames, Messieurs les journalistes,
Le Cameroun célèbre le 3 mai 2017, de concert avec la communauté internationale, la Journée mondiale de la liberté de la presse. Je vous ai donc convié à cette occasion, pour échanger avec vous, sur la situation cette liberté fondamentale dans notre pays.
Pour son édition de cette année, le thème retenu par l’Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO) s’intitule : « Des esprits critiques pour des temps critiques : le rôle des médias dans la promotion des sociétés pacifiques, justes et inclusives».
Le gouvernement de la République du Cameroun apprécie à sa juste valeur la pertinence de cette thématique, dans la mesure où elle conforte à la fois les valeurs fondamentales de notre nation, et la conviction que nous avons du rôle que la liberté de la presse doit jouer dans l’affirmation et la pérennisation de ces valeurs.
En effet, nous n’avons jamais eu de cesse de rappeler que la liberté de la presse ne pouvait être une liberté décontextualisée. Au contraire, la liberté de la presse se doit absolument de s’inscrire dans l’optique de ce  qui fonde notre communauté nationale, à savoir la paix, l’unité, l’inclusion, le bien-être collectif, la solidarité, le vivre ensemble. Mais de fait, et indépendamment de son arrimage à ces valeurs, la liberté de la presse est une réalité vivante au Cameroun.
S’agissant de l’une de ses composantes essentielles qui réside dans le pluralisme médiatique, les statistiques actuelles sont sans équivoque : plus de 600 titres dans la presse écrite, au moins 200 stations de radiodiffusion sonore, plus d’une trentaine de chaînes de télévision.
S’agissant de l’indépendance éditoriale des médias nationaux, seul un quotidien d’information politique générale et un organisme de radio et de télévision relèvent du secteur public.
L’immense majorité des médias qui exercent au Cameroun définissent donc leurs lignes éditoriales et animent leurs contenus en toute liberté, sans la moindre interférence étatique.
De plus, la liberté de ton dont ces médias font preuve indique à suffisance, le climat d’ouverture qui prévaut au sein du paysage médiatique camerounais, de même que la volonté exprimée par le gouvernement pour laisser la presse travailler sans aucune contrainte extérieure.
À ce jour, aucun journaliste exerçant au Cameroun n’est privé de sa liberté en raison de l’exercice régulier de son métier. Ni les médias, ni les journalistes ne sont donc en dangers au Cameroun, et aucune menace ni aucun danger ne planent sur leur liberté et leurs activités professionnelles. Et si quelques journalistes se sont néanmoins retrouvés en rupture de ban avec la justice de notre pays, c’est toujours pour des raisons n’ayant rien à voir avec la pratique intrinsèque et orthodoxe de leur métier.
Je pense en particulier à ceux d’entre eux ayant délibérément porté atteinte à l’honneur et à la dignité de particuliers en commettant des actes de diffamation, ou alors s’agissant d’autres, à qui il est reproché des menaces à  la sécurité publique, à l’intégrité de la nation ou des collusions avec des activités terroristes.
Dans chacun de ces cas, la justice a été saisie. Elle s’est prononcée en toute liberté et en âme et conscience, pour ce qui est des décisions qu’elle a déjà rendues. Et pour celles des affaires encore pendantes, les procédures se déroulent conformément à nos lois et règlements.
Ceux qui voudraient contester ces décisions, disposent des droits qui sont reconnus à quiconque, de par ces mêmes lois et règlements. Il leur est donc loisible d’en user.
S’agissant en particulier de la lutte anti-terroriste, les journalistes doivent s’imprégner du cadre légal mis en place à cet effet dans notre pays, et qui prescrit des dispositions particulières, à la mesure de ce péril et des conséquences néfastes qu’il a sur la vie de la nation, la stabilité des institutions, la paix sociale, la protection et la préservation des biens et des personnes, l’intégrité du territoire national.
Il est de la responsabilité de chaque journaliste de bien comprendre qu’en pareille circonstance, l’exercice de son métier devient plus que jamais soumis à des impératifs de niveau supérieur, et dont le respect s’impose à lui au même titre et à égale valeur de celui qui s’impose à la généralité des citoyens.
De la même façon, les situations de guerre comme celles que nous vivons à l’Extrême-Nord du Cameroun face à l’organisation terroriste Boko Haram, interpellent le journaliste selon des modalités particulières.
Du moment où la nation se trouve en prise à une telle agression, les médias nationaux se doivent de faire chorus et de joindre leurs voix à celles de toutes les autres forces vives du pays, aux côtés de tous ceux qui luttent aux avant-postes de la contre-offensive militaire, pour combattre cette agression et la réduire à néant. Conscient de la spécificité d’une circonstance comme celle-là, le gouvernement se propose de mettre en œuvre et à court terme, un programme d’information et de mise à niveau des journalistes de la presse nationale, en jonction avec l’École supérieure des sciences et technique de l’information et de la communication, le ministère de la Défense et la délégation générale à la Sûreté nationale. 
Sur un tout autre plan, la nation est en droit d’attendre de la presse nationale un engagement ferme pour la défense de ses intérêts, le respect de sa dignité et la préservation de son image, chaque fois que le pays est victime d’une agression injustifiée, portée notamment par des médias étrangers. Il s’agit là d’une responsabilité et d’un engagement citoyens qui incombent avant tout à la presse nationale.
Mesdames, Messieurs les journalistes,
En tout état de cause, la variété des orientations éditoriales des organes de presse sus évoqués achève de donner au paysage médiatique camerounais, les contours d’un univers de liberté, un cadre idoine pour l’expression du pluralisme d’opinion, ingrédient essentiel pour la consolidation de la société démocratique dans notre pays.
Le fait de l’effectivité de la liberté de la presse au Cameroun ne souffre donc d’aucun doute. Mais il n’en demeure pas moins que pour cette liberté qui est une quête permanente, des problèmes demeurent, qu’il importe de prendre en compte dans l’objectif d’amélioration de notre échiquier médiatique. 
Les états généraux de la communication qui se sont déroulés en décembre 2012, ont permis de jeter les bases d’une prise en charge institutionnelle de ces problématiques. Elles touchent entre autres à la professionnalisation des structures médiatiques, à l’assainissement de la profession de journaliste et donc à une redéfinition des critères d’identification de cette catégorie de professionnels, à l’accès aux sources d’information, au système de régulation des activités médiatiques et à l’autorégulation professionnelle, ainsi qu’aux mécanismes de viabilisation économique des entreprises de presse. Ces questions ont fait l’objet de recommandations et de résolutions issues de la profession elle-même.
Le processus de leur inscription dans l’ordonnancement juridique interne s’est opérée dans le cadre de la première session du comité de mise en œuvre des résolutions et recommandations issues des états généraux de la communication, et les projets et propositions des mesures y afférentes ont d’ores et déjà été transmis aux instances de décision.
Mais dans l’intervalle, s’agissant en particulier de l’assainissement de la profession et des mœurs journalistiques, la réactivation de la Commission de délivrance de la carte de presse est à considérer comme l’un des premiers pas fait dans le sens de la rénovation de l’environnement professionnel de la presse dans notre pays.
Suite à la redynamisation de cette Commission, force est aujourd’hui de constater que l’accès à la profession de journaliste est en train de se clarifier, contribuant ainsi bon an mal an à redonner au journalisme toutes ses lettres de noblesse.
Le gouvernement salue également l’action menée par le Conseil national de la communication, par son travail de conscientisation, de sensibilisation et de régulation du paysage médiatique.
À ce titre, le Conseil national de la communication trouvera toujours auprès du ministère de la Communication, le soutien et l’acco...

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