Santé, éducation, emplois…: une armée en action

Des infrastructures de prise en charge sanitaire, des écoles et le lancement régulier des concours de recrutement permettent de renforcer les liens civilo-militaires.

Al’hôpital militaire de Yaoundé, Régine Temgoua, 23 ans, institutrice, vient d’accoucher. Elle séjourne dans cette structure depuis deux jours. « Aucune différence entre un hôpital tenu par les civils et celui-ci. L’accueil est chaleureux. Les personnels sont aimables. On croit toujours que les militaires sont durs, mais ici, ils sont sensibles et très accueillants », avoue-t-elle. Dans la salle d’en-face, un autre malade souffrant de fièvre a été admis depuis quelques jours. Après des heures de sueur froide, le patient a recouvré sa lucidité grâce aux bons soins des infirmiers militaires. « Je suis arrivé dans la nuit. C’est la première fois que je suis admis dans un hôpital militaire. Au départ, je croyais qu’on n’y recevait que des hommes en tenue. Ou bien que les patients civils avaient un traitement un peu rude. Mais c’est un hôpital comme tous les autres. Il y a même plutôt trop de discipline dans le travail abattu par ces personnels », relate Firmin N., patient.  
Se soigner dans un hôpital  militaire pour un civil au Cameroun est devenu la chose la plus ordinaire. En effet, au quotidien, les populations ont recours aux soins proposés par les structures hospitalières militaires dans les grandes métropoles du pays où l’on retrouve des hôpitaux de région. Au niveau des agglomérations, l’armée a mis à la disposition de ses éléments et des populations, des centres médicaux militaires et des infirmeries de formation. Le même débordement est observé à la morgue de l’hôpital militaire de Yaoundé, sise au quartier Ekounou.  D’une capacité d’environ 300 places, cette morgue est à 75% sollicitée par les civils. Les mises en bière des jeudis et vendredis, permettent d’apprécier le niveau de sollicitation très élevé de la part des populations.
L’armée, pourvoyeuse d’emplois. C’est une lapalissade, au regard de l’engouement suscité chez les jeunes à chaque ouverture de concours de recrutement. Pour le seul cas de la formation au sein du Bataillon d’intervention rapide (BIR) par exemple, l’on a souvent enregistré plus de 10 000 dossiers pour 1 800 places seulement. La même déferlante est observée pour ce qui est du recrutement des élèves-gendarmes, soldats ou sous-officiers de l’armée. Des dizaines de milliers de dossiers des jeunes élèves qui s’engagent à postuler, dans l’espoir de décrocher un emploi. A l’Ecole militaire interarmées (EMIA), pour le recrutement de 300 officiers dans différents troncs, ce sont des milliers de dossiers qui sont enregistrés.  
Dans cette communion, le secteur éducatif n’est pas en reste.  C’est ainsi que dans des camps militaires, on retrouve des écoles publiques ouvertes à tous les enfants, sans discrimination. L’investissement est entièrement soutenu par le ministère de la Défense, pour la formation complète des jeunes camerounais. Par ailleurs, parmi les enseignants, si la majorité est civile et affectée par le ministère de l’Éducation de base, une autre partie est constituée du personnel militaire formé dans les Ecoles normales d’instituteurs de l’enseignement général (ENIEG).

Carte sanitaire de l’armée

La direction de la santé militaire comporte des services centraux et des services extérieurs.
Sur le plan administratif
La direction de la santé militaire et la Division de la santé opérationnelle.
Services extérieurs
Quatre (4) Régions de santé militaire subdivisées en dix (10) secteurs de santé militaire
Sur le plan infrastructurel
- Quatre (4) hôpitaux militaires de Région  à Yaoundé, Douala, Garoua et Maroua.
- Trente (30) centres médicaux militaires fonctionnels
- Quatre-vingt-seize (96) infirmeries de formation.
- Un centre de recherche pour la santé des Armées, le CRESAR
- Un centre d’expertise médicale du personnel navigant (CEMPN) et un centre de réforme (CR) basés à Yaoundé.
- Un hôpital de campagne déployé dans le cadre de la MINUSCA en vue du soutien sanitaire de nos troupes.
Spécialités
Chirurgicale : anesthésie-réanimation, chirurgie viscérale, gynécologie-obstétrique, neurochirurgie, odontostomatologie, ophtalmologie, orthopédie, oto-rhino-laryngologie, traumatologie, urologie.
Médicale : cardiologie, dermatologie et vénérologie, hépato-gastro-entérologie, infectiologie, neurologie, pédiatrie, pneumo-phtisiologie, rhumatologie et bientôt la psychiatrie.
Paramédicale : épidémiologie, diététique et nutrition, imagerie médicale, kinésithérapie et rééducation fonctionnelle, laboratoire d’analyses médicales, morgue.
Source : Direction de la santé militaire/MINDEF

Colonel-médecin Ambroise Emmanuel Mama: « Nous prenons en charge tous les patients »

Directeur de la Santé militaire au ministère de la Défense.

Quelle est la place des civils dans le déploiement sanitaire de l'armée ?
Il faut d’abord relever que la santé militaire a pour mission principale le soutien sanitaire des forces de défense. Sous l’autorité du ministre chargé de la Défense, la Santé militaire exécute des missions au profit des forces de défense, du ministère de la santé publique, du ministère de l’Administration territoriale, du ministère de la Justice et du ministère des Affaires sociales. Elle concourt à la défense nationale et  à la stratégie nationale de santé. Elle assure les missions de s...

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