Accident férroviaire d'Eséka: le chef a parlé

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La réaction du président de la République est donc officiellement connue depuis hier. Elle est le fruit d’une analyse pertinente des circonstances ponctuelles qui ont conduit à l’accident ferroviaire meurtrier du 21 octobre 2016. Mais aussi de ce que Paul Biya a lui-même appelé les « causes profondes » du drame, au moment où il mettait en place la commission d’enquête placée sous l’autorité du Premier ministre chef du gouvernement. C’est également une réaction très humaine, qui n’oublie pas le sort des centaines de victimes et de leurs familles. Ainsi, le communiqué du ministre Secrétaire général de la présidence publié hier laisse apparaître quatre prescriptions majeures, à l’image des missions assignées à la Commission Yang. Premièrement : déterminer les causes de la catastrophe. Deuxièmement : dégager les responsabilités; troisièmement : s’occuper des victimes. Et quatrièmement : prendre des mesures pour éviter la répétition d’un tel drame et perpétuer la mémoire des victimes.
Les mesures prescrites sont à la hauteur de l’extrême gravité des faits établis par les enquêteurs. Par exemple, les conclusions au sujet des causes de l’accident n’appellent aucune complaisance. Ainsi, le concessionnaire Camrail qui est reconnu comme principal responsable, va logiquement s’attendre à une reconsidération de son rôle dans le secteur du transport ferroviaire. C’est le sens de l’audit de la concession signée avec l’Etat du Cameroun et de ses deux avenants que vient de prescrire le président de la République. Paul Biya va même plus loin en indiquant que l’Etat compte bel et bien être plus présent dans la structure. Ce qui devrait induire une meilleure considération pour le transport des personnes, parent pauvre de l’activité depuis l’arrivée du concessionnaire.
Mieux encore, la création annoncée d’une société de patrimoine à l’image du schéma appliqué dans les secteurs Eau et Energie vise clairement à diversifier les interventions, encadrer et moderniser le chemin de fer camerounais. On entrevoit alors une plus grande visibilité en matière d’entretien du réseau mais aussi d’extension de la voie ferrée. En filigrane, il apparaît que la convention de concession de l’exploitation du chemin de fer, signée il y a bientôt 20 ans n’a pas été appliquée à la lettre. Négligence ? Atermoiements ? Compromissions ? Quelle que soit l’explication, les conséquences sont là. Suffisamment éloquentes pour qu’il soit urgent de tout remettre en ordre. La reconfiguration totale du paysage du transport ferroviaire camerounais est devenue une urgence. Les changements ne devraient pas tarder...

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