Accident ferroviaire d’Eseka: plus jamais !

 Les mesures prises par le président de la République à la lumière de l’enquête sur l’accident du 21 octobre 2016 annoncent une profonde refondation du secteur du transport  ferroviaire.

Il n’y aura pas de deuxième Eseka. Voilà un peu, comment on peut résumer le ton de la sortie du chef de l’Etat rendue publique mardi dernier à travers un communiqué du ministre Secrétaire général de la présidence de la République. Les conclusions suffisamment graves de l’enquête réalisée par la Commission dirigée par le Premier ministre, Philemon Yang, révèlent une forte dose d’erreur humaine dans les causes du drame qui a arraché à la vie, pas moins de 80 passagers et blessé plus d’un demi-millier d’autres, du train Intercity 152 à destination de Douala. « Dépassement de vitesse, surcharge du convoi et rallonge inappropriée de la rame, utilisations de voitures de voyageurs dont plusieurs présentaient des organes de freinage défaillants, absence de vérification sérieuse de la continuité du freinage de la rame avant son départ ; et surtout refus de prise en considération par la hiérarchie de Camrail, des réserves émises par le conducteur du train du fait des anomalies et défaillances précitées »…Tout simplement sans commentaire.
C’est clair, le drame aurait pu être évité si les différents acteurs n’avaient pas autant minimisé le risque. D’accord, la décision de rallonger la rame a été dictée par le souci de répondre à une demande décuplée par la rupture de la circulation du l’axe routier Yaoundé-Douala, après l’effondrement d’un pont à Matomb. Sur le principe du bénéfice du doute, on suppose qu’elle a été prise de bonne foi. Cela justifiait-il que les vérifications sécuritaires élémentaires soient reléguées au second plan ? Non ! La preuve, c’est que ces centaines de passagers pressés et pressants qu’on croyait pourtant servir, ont été conduits droit à la morgue, ou à l’hôpital, et à la vitesse « grand V ». Certains s’en tirant avec des mutilations irréversibles.
Comme le relèvent fort opportunément les prescriptions du président de la République, les ingrédients étaient malheureusement réunis pour que survienne une catastrophe de ce genre. Ainsi, la non-application intégrale de la convention de concession signée entre l’Etat du Cameroun et la société Camrail pour l’exploitation du chemin de fer au Cameroun porte en elle, les germes du drame d’Eseka. La société de patrimoine pourtant prévue n’a pas vu le jour. Résultat, l’opérateur a pratiquement fait la loi seul, en privilégiant visiblement ses propres intérêts économiques. Résultat : des préoccupations sociales purement et simplement négligées. Camrail a clairement mis l’accent sur le transport des marchandises qui lui rapporte l’essentiel de ses bénéfices. En proportion, très peu a donc été investi dans le transport des personn...

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