Au nom de la dignité humaine

La seule évocation du rite de veuvage suscite une humeur noire aujourd’hui tant chez les hommes que chez les femmes, même s’il est loisible de reconnaître que dans la société camerounaise, ces dernières sont sans doute celles qui en souffrent le plus en raison des pratiques pour le moins humiliantes. Car, il convient de relever que cette pratique, autrefois conçue comme un moyen de purification qui permettait d’accompagner l’esprit du défunt et protéger la veuve contre la souillure de la mort a pris une autre proportion dans notre société. Le veuf, mais plus souvent la veuve est soumis à toute sorte d’humiliation par la belle-famille, lorsqu’il n’est pas simplement accusé d’être à l’origine de la disparition de son conjoint. Très souvent, puisque c’est elle qui fait principalement les frais de ces pratiques qui tendent de plus en plus à devenir avilissantes est soumise à toutes sortes d’humiliations et de privations qui touchent parfois même à l’intégrité physique et morale de sa personne. Qu’y a-t-il d’honorable à demander à une femme, sous prétexte que son mari est décédé de vivre dans les draps de son beau-frère, et pire même, de son beau-père ? Qu’éprouve-t-on à voir une femme dormir à même le sol jusqu’à l’inhumation de son mari, marchant avec la tête baissée, les poings fermés et le visage recouvert de cendre ? Des pratiques qui résultent de la conception qui a jusqu’ici été celle de la femme dans certaines de nos sociétés.
Ce qui explique aujourd’hui que certaines veuves, au lieu de se plier à ces pratiques jugées désormais dégradantes, préfèrent s’en remettre aux hommes d’église. Ces rites sont de plus en plus pratiqués par des prêtres et des past...

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