Economie numérique: Comment passer l’épreuve de la formation et du financement

Du 15 au 17 mai dernier, le Cameroun a abrité, à l’initiative et sous le très haut patronage du Président de la République, S.E.M Paul BIYA, son tout premier Forum international sur l’économie numérique. Une initiative heureuse et visionnaire, qui s’inscrit dans l’air du temps et dont l’analyse des contours, de la pertinence et de l’opportunité impose un questionnement prospectif. Le but de notre démarche, qui se veut cognitive et évolutive étant non pas de rester sur des supputations introspectives ou inquisitoires mais, bien mieux encore, de proposer des réponses concrètes à la double question que se posent les nombreux Camerounais fascinés par ce vaste champ de connaissances et d’opportunités : Comment accéder à l’économie numérique et avec quels moyens ?
La réponse à ce questionnement peut paraître prosaïque, triviale. Etant entendu que l’évidence ramène à l’inévitable équation à deux éléments : formation, financements privés. Autrement dit, nous nous attèlerons à trouver des réponses concrètes à la question : Comment passer l’épreuve de la formation et du financement, pour définitivement faire de l’économie numérique un levier efficace et efficient de développement pour le Cameroun ? Il sera notamment question de : décrire les fondements mêmes de l’économie numérique, avec ses composantes ; examiner ses instruments, ses avantages et opportunités ; sonder son niveau de pénétration au Cameroun, pour mieux appréhender les difficultés des opérateurs du secteur et ; dégager les solutions idoines au développement des centaines de start-up et autres initiatives qui se cherchent une voie  vers le développement tant souhaité.
Le numérique
 et ses atouts économiques
Le vocable numérique rassemble les technologies de l’information et de la communication (TIC), ainsi que l’ensemble des techniques utilisées dans le traitement et la transmission des informations telles que l’informatique, Internet ou les télécommunications. Le secteur du numérique désigne le domaine d’activité économique relatif aux , à la production et la vente des produits et services numériques. Aujourd’hui, l’économie numérique représente le secteur le plus dynamique de l’économie mondiale. Grâce aux télécommunications, à la téléphonie mobile, à Internet, aux capacités grandissantes de développement de nos systèmes informatiques, à la dématérialisation, etc., l’économie numérique a su se trouver un terreau pour prendre solidement racine. De telle sorte que dans la plupart des pays développés, son taux de croissance est le double de l’économie classique.
L’économie numérique nous permet à coup sûr de faire des avancées significatives en matière de développement et de booster les capacités de traitement et de production de l’innovation, en mettant le numérique au cœur des questions stratégiques liées à notre économie. Ces enjeux n’ont pas échappé au Chef de l’Etat, qui  à travers le Forum du 15 au 17 mai a asserté le chemin pour le développement de notre économie numérique, dont la place centrale dans la double vision d’un Cameroun émergent à l’horizon 2035 et d’un pays numérique à l’horizon 2020 n’est plus à démontrer.
Le Cameroun
 et l’économie numérique
Dans cette mouvance, de nombreux jeunes et moins jeunes n’ont pas manqué le coche. Des vocables tels que start-up (jeune entreprise innovante à fort potentiel de croissance et pouvant faire l’objet de levée de fonds) ou réalité virtuelle sont entrés dans le langage courant, en même temps que de centaines d’initiatives, toutes plus fascinantes les unes que les autres. Depuis lors, par exemple, le Cameroun se positionne comme l’unique pays africain à se confronter aux géants mondiaux de la réalité virtuelle. A l’illustration, cette année, l’IAI-Cameroun a remporté pour la troisième fois un prix au Laval Virtual. En 2009, nous avons remporté le 2e prix Jeune espoir ; en 2010, sous le Très-Haut parrainage du Président de la République, le Cameroun à travers les étudiants de l’IAI-Cameroun et de l’IFTC-SUP a remporté le prix spécial de l’Innovation et cette année 2017, c’est la mention spéciale du jury que nous avons reçue. Ces succès ne sont pas isolés. Ils viennent renforcer des dizaines d’autres victoires dont l’énoncé ne serait pas de trop.
En effet, depuis plusieurs années, de nombreux étudiants de l’IAI-Cameroun aujourd’hui engagés sur le champ de l’entrepreneuriat se sont distingués. Le cas du jeune ingénieur Raoul Biniga, promoteur de l’entreprise Cawad (développement de logiciels, création de sites web et sécurité informatique) est assez bien connu pour ses nombreuses réalisations en faveur des services de l’Etat et des privés. Martial Gapiapsi, un autre ancien de l’IAI-Cameroun, a créé l’entreprise Univers binaire ; Théophile Abega Moussa est le directeur général de MGSOFT, première entreprise de conception et de développement des applications mobiles made in Cameroon ; Christian Abada a lancé sa start-up, tout comme des centaines de ses anciens camarades de l’IAI-Cameroun. De nombreux autres poursuivent de brillantes carrières au sein de leurs entreprises et administrations. Tous ces professionnels contribuent à construire un tissu déjà dynamique de start-up œuvrant dans le numérique, mais qui malheureusement pour la plupart fonctionnent encore dans l’informel. Au résultat, elles tardent à transformer leurs essais en réussites.
La principale difficulté que rencontrent les jeunes entreprises est liée au financement. En effet, les coûts d’installation et de développement restent très élevés pour les jeunes entrepreneurs. Et très peu d’entre eux, malgré leurs bonnes idées, arrivent à subsister. Combien de successeurs ou de concurrents potentiels de Google ou Facebook disparaissent dans les méandres de l’histoire ? Inconnus et pourtant brillants. La réalité est qu’il existe peu d’engagement de la part des institutions bancaires en faveur des start-up. Le risque leur apparait bien trop grand et à l’opposé, l’intérêt de la démarche excessivement minoré. L’autre difficulté se situe au niveau de la formation de base des promoteurs et de leurs capacités managériales.
Il apparait à ce sujet évident que l’argent seul ne suffit pas toujours pour l’expansion d’une start-up. Les jeunes innovateurs sont quelques fois de piètres managers. Or, un projet d’entreprise suppose de prendre en compte des aspects tels que la gestion budgétaire, la comptabilité de l’entreprise, les ressources humaines, le marketing, l’action commerciale et bien d’autres encore. A défaut d’être bien entouré, le jeune visionnaire, même s’il est bénéficiaire d’un financement bien négocié, coure le risque d’être débordé par les autres responsabilités incombant à un patron d’entreprise. L’offre de formation dans ce sens devrait être inclusive, de manière à mettre sur le terrain des professionnels aguerris, mais aussi des entrepreneurs outillés.
De la formation
et des financements
C’est dans ce sens-là que l’offre de formation de l’IAI-Cameroun se distingue, en mettant sur le marché des jeunes dotés du savoir-faire, mais aussi de l’expertise nécessaire au développement du pays. Ils apprennent non seulement les clés de leurs métiers, mais également bénéficient d’approfondissements dans le cadre des stages au sein des entreprises. De manière globale, l’IAI-Cameroun, dans le cadre de ses missions, a pour vocation tout d’abord d’assurer les formations supérieures d’excellence en informatique dont l’économie nationale a besoin, dans un contexte de mondialisation de la connaissance et dans un rythme accéléré de développement technologique. Mais également de promouvoir et vulgariser l’outil informatique. Nos programmes sociaux  « Opération 100 000 femmes, horizon 2012 » et « Mijef 2035 » permettent non seulement de prévenir une exclusion numérique massive au Cameroun, mais ils sont aussi indispensables pour la compétitivité de nos entreprises, le développement de l’emploi et la formation des compétences indispensables sur les marchés futurs de l’économie numérique.
Ces formations de base peuvent être complétées par des pépinières d’entreprises, plus connues sous le nom d-incubateurs. Ce sont des sortes de couveuses pour les jeunes entreprises. Dans un incubateur, une start-up trouve les ressources et l’accompagnement nécessaires à sa croissance et son envol. L’incubateur lui offre le cadre, les équipements, les ressources, le conseil et l’accompagnement dont il a besoin. Nos start-up ont besoin de ces nouvelles chrysalides pour avoir une chance de grandir. L’Ecole na...

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