Bac 2017: l’heure de la cogitation

 La traditionnelle épreuve de philosophie était au menu de l’examen hier pour les candidats littéraires

 

Hier matin, tous les candidats des séries A, ABI n'avaient pas le même degré de confiance. Au lycée de Nkol-Eton, dans le 1er arrondissement de Yaoundé, centre d'examen pour les séries littéraires, Raymond, en Terminale A4, avait « une boule au ventre » avant d'entrer dans la salle d’examen. Est-il satisfait de lui à la sortie ? Difficile à dire. Il a choisi la dissertation : « Les vérités scientifiques sont-elles des acquis définitifs ? » Le jeune homme assure avoir utilisé des arguments très concrets. « Pour soutenir ma thèse, je me suis appuyé sur les résultats bruts des expériences scientifiques. Par exemple : la terre tourne autour du soleil.  Et dans mon antithèse, j’ai fait référence à la théorie de la relativité d’Albert Einstein », précise le lycéen, qui a pu placer une citation dans sa copie. « La science ne cherche pas à énoncer des vérités éternelles ou des dogmes immuables ; loin de prétendre que chaque étape est définitive et qu'elle a dit son dernier mot, elle cherche à cerner la vérité par approximations successives. » Quel est l'auteur ?
« Justement, j'ai bloqué... », soupire Raymond, qui n'a pas réussi à convoquer Bertrand Russell et son « ABC de la relativité ».
C’est soulagés ou déçus que les candidats sont sortis de l’épreuve de philo. Au menu cette année, des thèmes comme les sciences, la liberté, l’Etat, mais aussi un grand maître de la philosophie : Platon, en commentaire. « Je pense que les sujets de cette session étaient consensuels et bien formulés. Il n’y avait pas de surprise pour mes camarades et moi. Je bénis mon prof de philo qui a beaucoup insisté sur les sujets relatifs à la science », se réjouit Olivia, candidate du sous-centre de Mballa II, espérant obtenir en 10 et 14/20.
Hier soir, on pouvait voir sur Twitter, WhatsApp et Facebook, une tendance se dessiner. Avec en toile de fond de ces posts, le ressenti général face à l'épreuve, que certains ont passé avec le sentiment que tout se joue à « quitte ou double ». Petits exemples de pronostics de candidats sur leur propre réussite... « J'aurai raté n'importe quel sujet de philo de toutes façons », tweete un certain Armand. « Bon courage au correcteur de ma copie », enchaîne C. Mballa, un pessimiste qui s'excuse déjà: « J'ai l'impression d'avoir foiré la philo, mais en même temps j'ai l'impression d'avoir un peu réussi. C'est bizarre... », relance Nathalie, candidate dans l'incertitude. Quoi qu'il en soit, la plupart se réjouissent d'en avoir fini avec la philosophie. Une matière à fort coefficient – quatre-, très importante pour empocher le bac.

 

Théophile Christophe Ntonga: « Le sujet présente un certain nombre de difficultés »

Enseignant de philosophie, censeur au lycée bilingue d’Ekounou

 

Quelles étaient les difficultés contenues dans les sujets de philosophie proposés au bac, série littéraire ?


Un sujet de philosophie renvoie à deux choses essentielles : le fond et la forme. L’Office du baccalauréat du Cameroun fait des efforts réels pour que les sujets soient lisibles et sans coquille. S’agissant du fond, il faut noter tous les trois sujets proposés en philosophie, série littéraire, portent sur le programme. Toutefois, nous avons à faire aux élèves et à ce titre, le sujet peut se présenter...

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